Les villages de la wilaya de Tizi Ouzou, et principalement ceux des régions isolées, s'organisent pour demander aux pouvoirs publics et aux élus de se pencher sur leurs problèmes. Ainsi, dans la journée d'hier, mercredi, ce sont les gens de Redjaouna qui étaient en masse devant le siège de la Sûreté de wilaya afin de demander plus de sécurité. Les citoyens de Redjaouna, approchés, font part de ce que «des gens sans foi ni loi, souvent des voleurs, sont arrêtés par les citoyens et une fois remis aux servi-ces de sécurité sont la plupart du temps relâchés sans que l'on comprenne ces gestes !» Certes, il est assez difficile pour ces citoyens de suivre le travail des policiers qui ne peuvent, dans l'esprit des lois, se prémunir contre toute espèce d'erreur; aussi il arrive que des personnes «arrêtées» par des villageois soient relâchées par manque de preuve pouvant soutenir les accusations. Devant les gens en colère réclamant une plus grande sévérité aux policiers pour les «déviants», les responsables de la sécurité ont orienté ces personnes en colère vers les instances locales (wilaya) en mesure de les recevoir et de s'expliquer avec eux. Par ailleurs, les gens d'Imekhlaf dans la commune de Sidi Naâmane dans la daïra de Draâ Ben Khedda ont carrément procédé à la fermeture du siège de leur APC. Les habitants d'Imekhlaf demandent «la réhabilitation du réseau routier» et principalement de la route menant vers leur village. Pour ces citoyens, les routes de la région sont dans un état de dégradation avancée. Aussi, selon eux, les fourgons de transport public et les véhicules affectés au ramassage scolaire évitent ce village, pénalisant ainsi enfants et citoyens d'Imekhlaf. Les gens de ce village en colère exigent, avant toute levée de cette occupation de leur APC, une solution urgente à ce problème. La même situation est d'ailleurs vécue par les habitants des villages de la région d'Attouche. Ces derniers ont, rappelons-le, organisé un sit-in devant le siège de la wilaya la semaine écoulée pour exiger des responsables la réhabilitation des routes. En Kabylie, les routes menant aux villages et hameaux, le ramassage scolaire ainsi que le problème de l'eau potable ne sont pas encore réellement réglés. Aussi, les comités de village sont-ils mobilisés pour faire part aux autorités de leur désir de voir ces cas solutionnés afin que les citoyens puissent vivre sans penser aux difficultés apparemment mineures, mais qui compliquent la quotidienneté des citoyens.