Des localités entières sont restées sans eau potable depuis plusieurs semaines dans la wilaya de Tizi Ouzou. Après les communes du sud de la wilaya, c'est au tour des villages de la Haute Kabylie de connaître le calvaire de la pénurie de ce liquide vital. A Larbaâ Nath Irathen, commune qui recèle sur son territoire l'un des plus importants barrages d'eau du pays, l'eau n'a pas coulé dans les robinets depuis 25 jours. Des villages, à l'image d'Azouza, Taourirt Mokrane, Aït Ateli, Aït Frah, pour ne citer que ceux-là, sont, pour ainsi dire, «déshydratés». Les coupures d'eau durent des semaines entières. «Vraiment, c'est une ségrégations qui ne dit pas son nom. Le barrage d'eau de Taksebt, qui est construit sur nos propres terres, alimente des wilayas lointaines du pays, dont la capitale, mais pas nos villages. Il y a de quoi se révolter», fulmine un habitant du village Taourirt Mokrane. Même la ville de l'ex-Fort National, chef lieu communal, n'est pas épargnée. Les citoyens de certains quartiers souffrent le martyre devant la persistance de la pénurie d'eau. «C'est la première fois que les coupures d'eau dépassent dix jours en été. Au moins les villageois font recours à des fontaines et d'autres sources naturelles pour s'approvisionner en eau potable ; par contre les habitants de la ville de Larbaâ Nath Irathen sont les plus touchés par cette pénurie qui risque de perdurer encore. L'achat d'eau est l'ultime solution pour le moment, alors qu'on ignore la durée de cette pénurie. Aucune explication n'a été donnée sur cette crise d'eau, alors qu'une vague de chaleur souffle depuis presque une semaine. Vraiment on vit dans un enfer, surtout en ce mois de Ramadhan», nous indique un habitant de la ville de Larbaâ Nath Irathen. Notons que plus de la moitié des localités de la wilaya de Tizi Ouzou est touchée par cette inédite pénurie d'eau. Des voix commencent d'ailleurs à s'élever.