«Avec le peuple sahraoui pour toujours», lit-on sur une banderole aux couleurs du Front Polisario déroulée devant le guichet d´enregistrement de l´aéroport de Barajas (Madrid). Les centaines de vacanciers en partance pour les stations balnéaires durant l'infernal après-midi d´hier, ont dû avoir de l´admiration pour ce groupe de 27 coopérants espagnols qui se rendaient à Tindouf. José Badoada, le président de la Confédération des ONG pro-sahraouies (Ceas), qui est à la tête des activistes espagnols qui ont ignoré les recommandations de leur gouvernement leur demandant d´annuler ce séjour pour raisons «d´insécurité dans les camps de réfugiés», déclarait la veille aux journalistes que ce départ très médiatisé se veut un «acte de soutien à la cause sahraouie» et non pas «une opération téméraire». Pour lui, «il n´y a aucun risque», comme le soutient le gouvernement pour justifier le rapatriement des 13 coopérants espagnols de Tindouf le 28 juillet dernier. Quatre de ces derniers étaient d´ailleurs du voyage. A côté d´eux, Carlos Cristóbal, membre de l´Association des Amis du Sahara de Navarre, lance aux journalistes cette phrase qui en dit long sur l´état de sérénité du groupe : «Je vais à Tindouf sans la moindre sensation de courir un risque, ce qui me fait peur, ce sont les fortes températures du désert.» C´est, peut-être, ce qui rend encore plus noble à ses yeux le sens de cet acte de solidarité, lui qui a travaillé activement, durant des mois, pour la réussite du programme «Vacances en Paix» qui permet aux enfants sahraouis de séjourner en été sur les plages d´Espagne. «Nous allons démontrer au peuple sahraoui que jamais nous ne l´abandonnerons», dit-il. Unis par de solides liens avec les Sahraouis ! Sa camarade Raquel Ramirez de Plate-forme de la région de La Rioja enchaîne : «Nous sommes unis par des liens historiques à un peuple qui dépend entièrement de l´aide humanitaire internationale et nous demandons au gouvernement espagnol d´agir pour que soit réglé le conflit du Sahara occidental.» Médecins du Monde et Mundubat, dont deux de ses militants avaient été pris en otage le 22 octobre 2011 à Rabouni par le Mujao, puis libérés le 17 juillet dernier contre paiement d'une rançon (15 millions d´euros), entendent envoyer d´autres volontaires dès leur retour samedi dernier. Devant le guichet d´enregistrement, ils expliquent qu´ils ont réuni à la hâte un lot de médicaments et matériel scolaire, «une aide symbolique» à offrir à leurs amis du Front Polisario à Tindouf. A leur départ de Barajas, il y avait des Sahraouis, vivant en Espagne, qui avaient tenu à les saluer pour leur solidarité. C´est le cas de Daha Ali, Sahraoui de 34 ans, qui s´interroge sur les véritables raisons qui ont poussé le gouvernement espagnol à prendre une décision qu´il a fini par qualifier de «très radicale».