Tout porte à croire que les travailleurs de l'usine Leader Meuble de Taboukert, commune de Tizi Rached, à 20 kilomètres à l'est du chef- lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, ne comptent pas renoncer à leurs revendications d'ordre socioprofessionnel. En grève depuis le 10 juillet dernier, les grévistes ont organisé, durant la matinée d'hier, une marche qui a rassemblé quelque 300 ouvriers. Les protestataires ont emprunté un itinéraire sur la RN 12. Leur action s'est ébranlée de l'usine pour arriver à Chaïb, dans la commune de Mekla. Ayant ras-le-bol du mutisme des responsables locaux, voire même de l'UGTA quant à leurs revendications, comme l'explique l'un des initiateurs de la marche, les grévistes ont décidé de sortir dans la rue dans le but d'attirer l'attention des autorités locales et des pouvoirs publics sur leur situation. Après l'appel à la reprise du travail d'un représentant de l'Union locale, en l'occurrence Saïd Boukhari, le 24 juillet dernier, c'était au tour du directeur de l'usine de s'exprimer sur les ondes de la radio locale de Tizi Ouzou et d'appeler les travailleurs à «la sagesse» et rejoindre leurs postes de travail. Il déclarera par la même occasion que des solutions peuvent être apportées à certaines revendications, mais tout en se réunissant autour de la table pour en débattre. L'usine de meuble qui a comme principale activité la fabrication et la commercialisation de meubles domestiques et de bureau et comme activité secondaire la fabrication et la commercialisation de mousse souple et les équipements hôteliers et collectifs, entame donc sa quatrième semaine de grève. Les grévistes exigent, rappelons-le, une augmentation de 50% des salaires avec effet rétroactif depuis 2009 pour les travailleurs du secteur exécution et maîtrise, la régularisation des travailleurs contractuels dans les postes qu'ils occupent actuellement. Pour ce qui est de l'augmentation des salaires, l'administration avait répondu qu'il n'était pas de ses prérogatives de répondre à la revendication et que seule la Société de gestion des participations (SGP) est habilitée à se prononcer sur le sujet. S'agissant des revendications relatives aux conditions de travail, les grévistes réclament une tenue de travail renouvelée tous les deux ans, en plus de gants, de masques, de lunettes de sécurité et de chaussures. Par ailleurs, à travers leur action, les marcheurs ont réitéré leur demande de destitution du directeur technique de production (DTP), élu à la tête du comité de participation. Ils estiment que son élection est en contradiction avec la loi en vigueur, puisqu'il occupe aussi le poste de secrétaire général de la section syndicale depuis plus de 18 ans. Entre l'administration qui campe sur sa position et les travailleurs qui ne renoncent pas à leurs revendications, le bras de fer risque de perdurer.