Plus d'un mois après la décision rendue par le Tribunal pénal fédéral (TPF) suisse où il était question d'engager des poursuites à l'encontre du général à la retraite Khaled Nezzar, ce dernier n'a pas été rendu destinataire de la moindre convocation ou correspondance l'informant de l'évolution de son affaire. état de fait. «Pour le moment, les choses sont à l'arrêt. Mes avocats ne m'ont fait parvenir aucune correspondance de la part de la justice suisse». Il poursuit en affirmant que deux scénarios sont possibles dans le cadre du traitement de son affaire par le tribunal helvétique. «Soit le tribunal décide d'aller au bout de sa logique, c'est-à-dire qu'il procède au traitement de cette affaire, soit il va opter pour son blocage.» A rappeler que la décision du TPF suisse où il était mentionné la possibilité de poursuivre Khaled Nezzar pour des crimes de guerre et crimes contre l'humanité remonte au 25 juillet dernier. Le fait que cette décision, largement médiatisée en Algérie, n'ait depuis connu aucune suite renforce l'hypothèse selon laquelle les démêlés de l'ancien ministre de la Défense avec la justice helvétique vont vers un abandon des poursuites. Une probabilité à ne pas exclure compte tenu notamment de l'intervention de la diplomatie algérienne qui a adressé une note aux autorités suisses concernant cette affaire. Intervention que le Département fédéral des affaires étrangères suisse (DFAE) a confirmée il y a près d'une quinzaine de jours par le biais de son porte-parole, Carole Wälti. Cette dernière avait soutenu publiquement que les autorités algériennes ont fait parvenir à la Suisse une note diplomatique à propos de l'affaire du général à la retraite Khaled Nezzar, en s'abstenant de révéler son contenu. Des sources concordantes ont également rapporté que l'Algérie a officiellement entamé des démarches pour protester contre la décision prise par la justice suisse à l'encontre de l'ancien ministre de la Défense. Ces démarches ont-elles donc abouti et la note adressée par la diplomatie algérienne aux autorités suisses a-t-elle eu l'effet escompté ? Peut-être, même si cela reste difficile à confirmer eu égard au caractère confidentiel d'une telle procédure. «Je n'ai pas tué de gens», c'est là le contenu de la dernière déclaration faite par Khaled Nezzar et communiquée au Temps d'Algérie, à travers laquelle il avait protesté à sa manière contre cette décision de la justice. Les griefs retenus contre lui remontent à la période de la décennie noire en Algérie, plus précisément au début des années 1990 lorsque l'actuel général à la retraite occupait le poste de ministre de la Défense. Il s'agit d'accusations graves, vu qu'il est question «de crimes de guerre et crimes contre l'humanité» attribués à Khaled Nezzar sur la base d'une plainte déposée par l'ONG suisse Trial, et de deux autres supposées victimes dont l'identité est mystérieusement tenue secrète. Nezzar jouit de l'appui de la classe politique S'il semble difficile de confirmer l'idée selon laquelle le général à la retraite, aujourd'hui âgé de 74 ans, bénéficie de l'appui du pouvoir algérien dans le cadre de cette affaire, il reste que beaucoup de partis politiques algériens font front avec l'ancien ministre de la Défense à travers un soutien qu'ils affichent publiquement. Après le MPA et le FLN qui ont déjà fait part de leur solidarité avec le général à la retraite, c'est au tour de l'ANR de souligner dans un communiqué rendu public hier que «l'affaire Nezzar n'est qu'une forme d'ingérence étrangère dans nos affaires internes».