Accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, l'ex-ministre de la défense Khaled Nezzar reste dans le collimateur de la justice helvétique. Le Tribunal pénal fédéral (TPF) a annoncé mardi avoir débouté l'ancien ministre qui s'opposait à ce que le Ministère public de la Confédération (MPC) ouvre une enquête à ce sujet. "Il s'agit d'un premier cas d'application des nouvelles compétences exclusives attribuées en 2011 par le législateur au Ministère public de la Confédération pour la poursuite de génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre", a expliqué la Cour des plaintes du TPF. L'ancien général et ancien ministre Khaled Nezzar avait été arrêté une première fois à Genève le 20 octobre 2011, a rappelé l'organisation de défense des droits de l'homme "TRIAL". Il avait alors été entendu par le MPC, avant d'être remis en liberté le lendemain. Il avait alors promis de se présenter à la justice suisse durant la suite de la procédure.L'ex-général avait été ministre de la défense entre 1990 et 1994. Il a fait partie des cinq membres du Haut comité d'Etat algérien. Selon l'organisation TRIAL, il aurait ordonné, commandité, ou à tout le moins accepté la pratique de la torture, des disparitions forcées et des exécutions extra-judiciaires. Les crimes qui lui sont reprochés s'étaient déroulés «dans le contexte du conflit civil algérien, qui de 1992 à 1999, avait opposé divers groupes islamistes au gouvernement», selon les termes utilisés par le MPC lorsqu'il avait annoncé l'ouverture d'une instruction «pour suspicion de crimes de guerre».