La coordination nationale des contestataires du secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a décidé de passer à l'action en divulguant la liste des membres du comité central (CC), signataires de la pétition de retrait de confiance à l'actuel premier responsable du parti. La liste rendue publique hier, à travers un communiqué transmis à notre rédaction, comporte les noms de 180 signataires. Le communiqué rédigé par la coordination, accompagnant la liste des signataires, précise l'existence d'«une liste additionnelle composée de 41 membres du CC du FLN, qui n'a pas encore été rendue publique pour des raisons professionnelles et autres». Avec cette «liste additionnelle», le nombre des membres du CC signataires, qui s'opposent au maintien de Belkhadem à la tête du FLN est porté à 221 sur 343 membres du CC, ce qui représente «la majorité» du comité central. «Face aux allégations répétitives de M. Belkhadem et ses tentatives de détourner les militants, les cadres du parti et l'opinion publique et pour lever toute ambigüité, les membres du CC, contestataires des dérives politiques et organiques de Belkhadem et sur la base des documents en leur possession, ont décidé de publier la liste des membres du CC ayant voté le retrait de confiance au SG du parti que ce soit à travers les motions des concernés ou par les signatures personnelles sur des listes distribuées dans les trois rencontres organisées le 9 avril au siège du parti, le 14 avril à la kasma de Bourouba ainsi que le 19 mai à El Madania», lit-on dans le communiqué. Les contestataires précisent que «le nombre des signataires dépassent la majorité absolue exigée par les statuts du parti», ce qui fait que «Belkhadem a perdu sa légitimité comme secrétaire général du parti et ne pourra pas le représenter ou encore gérer ses affaires». Figure sur cette liste plusieurs cadres du parti, anciens ministres, anciens députés, anciens sénateurs et élus, dont Ahmed Boumahdi, El Hadi Khaldi, Mohamed Nadir Hmimid, Ahmed Sbeaa, Ali Merabet, Rachid Boukerzaza, Abdelkarim Abada, Boudjemâa Haichour, Abderrazak Bouhara, Kada Benaouda, Afane Kezane El Djilali, Mohamed Boukhalfa, Mohamed Bourzam, Abdelkader Bounekraf, Mohamed Seghir Kara, Abdellah Boucennane, Messaoud Chihoub, Abbas Mikhalif, Saïd Bouyaffer, Amar Saidani, Mahmoud Khodri, Larbi Zebiri, Omar Bouaissi, Abdehamid Seddiki, Abdessalam Chelghoum, Said Bouhadja, Ahmed Kherchi, Ahmed Amar Si Afif, et Saliha Djeffal. On apprend également que plusieurs noms appartenant au mouvement de redressement et de l'authenticité créé par, entres autres, Salah Igougil, figure également dans la liste additionnelle. Vers une session extraordinaire du CC ? Les membres de la coordination nationale des contestataires du FLN tiennent, ces dernières semaines, des réunions marathoniennes pour atteindre les objectifs tracés dans le cadre de cette initiative. Après la publication de la liste des signataires de retrait de confiance, la prochaine étape consiste à «tenir une réunion avec tous ces membres pour demander la tenue d'une cession extraordinaire du comité central en vue d'élire une nouvelle direction du parti», selon notre source. Les contestataires pensent occuper et de façon permanente le siège du parti à Hydra pour poursuivre leurs démarches. Des contacts intensifs et des correspondances au niveau local, régional et national sont entretenus en vue d'assurer la réussite de leur démarche. «Des décisions imminentes seront prises», indiquent les membres de la coordination. Au niveau de la direction du parti, les efforts sont concentrés sur la préparation de l'université d'été du FLN qui va se tenir à Béjaïa. «S'ils sont majoritaires, il reste juste à vérifier l'authenticité des signatures, ces membres peuvent tenir la session extraordinaire du comité central», nous dira Kassa Aïssi, porte-parole du FLN qui affirme «n'avoir pas pris connaissance de l'affichage de cette liste». Selon lui, la direction du parti détient «une liste de 221 membres du CC contrôlée par l'huissier de justice «contre le retrait de confiance». «J'ignore s'il y a des gens qui ont changé de position entre-temps et ont rejoint les contestataires car cela pose le problème de la double signature», a-t-il ajouté, soulignant «dans tous les cas de figure, et après vérification des signatures, les membres du CC peuvent tenir leur session extraordinaire».