Les gardes communaux comptent reprendre la protestation à travers l'organisation d'une action nationale et collective dès la semaine prochaine. «La décision définitive va être entérinée jeudi prochain lors d'un conclave national à Bouira auquel participeront les délégués de toutes les wilayas. Mais d'emblée et à travers les rencontres régionales que nous avons organisées et les concertations que nous avons entamées à travers le pays, la tendance va vers le retour à la protestation comme moyen ultime pour faire valoir nos revendications», nous a affirmé Aliouat Lahlou, porte-parole de la Fédération nationale des gardes communaux. Le retour à la protestation signifie le rejet des solutions proposées par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales aux gardes communaux concernant le contenu de la plateforme de revendications discutée entre les deux parties durant plusieurs rencontres. Les gardes communaux ont relevé plusieurs contradictions entre les promesses faites au niveau du ministère et leur application au niveau local. «Nous avons constaté un manque de volonté au niveau local dans l'application des mesures décidées par la tutelle. Rien n'est encore clair pour nous et il n'y a aucune perspective pour le règlement imminent de notre dossier», dira le porte-parole. «Nous continuons de vivre dans le cafouillage et le mutisme des autorités locales qui n'ont fait aucun pas pour la concrétisation des décisions de la tutelle. Ni les walis, ni encore moins les délégués n'accordent de l'importance à ce dossier», a-t-il ajouté. Selon lui, «certains délégués dans quelques wilayas refusent de recevoir les représentants des gardes communaux pour leur expliquer les modalités d'application des décisions prises en leur faveur ou de leur communiquer ce qui a été fait dans le traitement de leurs dossiers». «Ce qui est contraire à ce que nous avons convenu avec le ministère de l'Intérieur qui a prôné la communication pour le dénouement de toute situation de conflit». C'est le cas notamment des wilayas de Jijel et de Tizi Ouzou où les gardes communaux comptent tenir un rassemblement aujourd'hui devant les sièges des wilayas en signe de protestation, contre la marginalisation et le mépris de ces éléments par les responsables locaux. Les gardes communaux remettent en cause les décisions prises par la tutelle, considérant qu'il y a «des injustices» qu'il faut corriger. Ils demandent ainsi la révision de la prime de rendement évaluée à 3000 dinars et «exigent une enquête sur la gestion et les fonds des œuvres sociales». «Pour nous, la réponse du ministère de l'Intérieur est du replâtrage à des problèmes sérieux que nous avons vécus pendant plusieurs années», estime M. Lahlou. «Cela en plus de manque de volonté réelle dans l'application puisqu'elle se fait à un rythme très long et qu'elle est soumise, encore une fois, à l'humeur des uns et des autres, ce que nous dénonçons fortement». Dans la perspective de recueillir le maximum de voix en vue d'adopter une position commune et forte, la fédération de la garde communale prépare le prochain conclave de l'Est qui aura lieu cette semaine, à Souk-Ahras. Le nombre de gardes communaux signataires contre les mesures de la tutelle s'allonge de jour en jour. La fédération affirme atteindre 46 000 signatures au niveau national, en attendant l'arrivée des courriers des autres wilayas.