Ils maintiennent toujours la pression Ce n'est que le commencement! Le conflit qui oppose les gardes communaux aux pouvoirs publics s'aggrave encore davantage. En rassemblement à Boufarik, les gardes communaux comptent organiser une grande démonstration de force dans les tout prochains jours. «Au moment du départ vers la Présidence, nous serons environ 60.000 personnes pour démontrer aux pouvoirs publics que nous sommes loin d'abdiquer», a soutenu Lahlou Aliouat, délégué national de la garde communale. Aliouat dit ne pas trop accorder d'importance à l'information donnée hier par un quotidien arabophone, et qui fait état d'un communiqué de la Présidence de la République dans lequel toutes les revendications de cette corporation ont été totalement satisfaites. Il en est de même de l'information faisant état de la décision de dissoudre le corps de la garde communale qu'aurait prise le président de la République consécutivement à un rapport que lui aurait présenté le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales sur la question. «C'est de l'intox tout simplement», dit-il. Leur camp de Boufarik ou comme baptisé «le camp de la colère», a connu des centaines de nouveaux arrivants. Ces derniers sont issus de plusieurs wilayas dont Souk Ahras, Annaba et Chlef.Durant la journée d'hier, les 15 000 gardes communaux sur place s'occupaient de la préparation de leur grande marche sur la capitale. A Bouira, où se trouve d'ailleurs Lahlou Aliouat aux côtés de ses pairs, ces derniers ont procédé à la fermeture du siège de la wilaya en signe de protestation contre le gel de leurs salaires et autres menaces de licenciement. Il est a rappeler aussi qu'environ 1000 gardes communaux ont procédé, mardi dernier, à la fermeture du siège de la wilaya de Boumerdès. Les protestataires ont «gelé» leur action après avoir reçu des promesses selon lesquelles leurs revendications seront satisfaites dans les plus brefs délais. Cependant, Aliouat Lahlou a indiqué que ces derniers vont réinvestir les lieux dans le cas où ces promesses ne seraient pas tenues. Pour Chouaïb Hakim, délégué national des gardes communaux, «Nous attendons une réponse à notre requête de la part du président de la République pour ces jours-ci». Il ajoute que «Daho Ould Kablia va assumer les conséquences de ce qui va se passer. Nous, nous allons organiser une grande marche», poursuit Hakim Chouaïb. Les gardes communaux ont décidé aussi de saisir les organisations internationales (ONG) dans les jours à venir. A cela s'ajoute le fait que le mouvement de protestation va se poursuivre au niveau de certaines wilayas pour dénoncer les pressions exercées par le ministère de tutelle sur les agents de la garde communale. «Nous allons mettre fin aux pressions excessives du département de Daho Ould Kablia», a dit Hakim Chouaïb, abordant les blocages des salaires et les primes de rendement ainsi que les convocations de la justice. Sur les lieux, durant toute la journée et même la nuit, la nourriture arrivait de partout. de la part des citoyens. Entourés de leurs familles dans un campement de fortune, dans les champs de Boufarik, ils sont plus d'une dizaine de milliers de gardes communaux à passer leur Ramadhan sous une chaleur suffocante... Voilà l'image que garderont les enfants de la tragédie nationale... Saha ftorkoum!
