Le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaissa, n'a pas exclu hier le recours à l'importation de pomme de terre pour faire face à la hausse des prix et à la rupture de stock. Cette option permettra, selon lui, de riposter éventuellement à la spéculation souvent citée comme à l'origine du renchérissement des prix. Sur les marchés, le consommateur achète le tubercule à partir de 55 dinars le kilogramme, alors que dans certaines localités, son prix a atteint les 80 dinars. Au début de l'année 2012, son prix a dépassé les 100 DA, suscitant une vague de contestation des citoyens. Pour éviter toute polémique et assurer la disponibilité de ce produit devenu de première nécessité pour les Algériens, l'Etat pourrait recourir à des importations d'appoint de pomme de terre. Le but est de faire face à une éventuelle rupture de stock et à la spéculation sur le prix de ce tubercule sur les marchés, a indiqué hier le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. «Si nécessaire, et afin d'éviter toute spéculation, ne serait-il pas utile d'autoriser une importation de pomme de terre ?» a déclaré M. Benaïssa à la radio nationale, alors qu'en 2012, le ministre était contre cette option, estimant qu'il devait protéger les agriculteurs ayant investi dans cette filière. Mais cette fois, le département de l'Agriculture veut anticiper et éviter la pénurie de ce légume. «La décision sera prise en fonction de l'évolution (de la situation) et avec les professionnels de la filière pour éviter toute spéculation», a ajouté M. Benaissa, ajoutant qu'«une éventuelle autorisation d'importation sera conjoncturelle, servant à casser la spéculation car les quantités seront limitées et soumises à un contrôle de qualité». Pour le ministre, ces importations d'appoint ne doivent pas dépasser les 2% de la production actuelle qui avoisine les 4 millions de tonnes par an et sera confiée à des importateurs reconnus contrairement à l'expérience de 2007, où le ministère de l'Agriculture avait recouru à un appel d'offres pour accorder des autorisations d'importation de ce tubercule. Les importateurs de 2007 avaient inondé le marché avec une pomme de terre de mauvaise qualité. Cependant, il y a lieu de s'interroger sur l'efficacité du système de régulation du marché dit Syrpalac qui n'aurait pas permis, au vu de la situation actuelle, d'atténuer la hausse des prix.