L'enquête ouverte par la Commission européenne sur le géant gazier russe Gazprom, soupçonné de pratiques anticoncurrentielles, "ne vise pas la Russie", a déclaré lundi un porte-parole de Bruxelles interrogé à la suite de remarques du président russe à ce sujet. "Ce n'est pas une enquête qui vise la Russie, cela concerne le comportement d'une compagnie", a déclaré lors d'un point de presse Antoine Colombani, porte-parole du commissaire à la Concurrence, Joaquin Almunia. "Gazprom doit respecter les règles européennes de la concurrence", a-t-il rappelé. La Commission européenne a annoncé la semaine dernière avoir ouvert une enquête formelle contre Gazprom, qu'elle soupçonne notamment de manipulation des prix dans plusieurs pays d'Europe centrale et orientale très dépendants des livraisons de gaz russe. Dimanche, Vladimir Poutine avait fustigé "une approche non constructive" de la part de Bruxelles lors d'une conférence de presse au dernier jour du sommet annuel du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe. M. Poutine a laissé entendre que l'enquête avait pour but de forcer Moscou à venir en aide à l'Union européenne, plongée dans une profonde crise économique. "C'est causé par plusieurs choses, mais surtout par la situation économique difficile dans la zone euro", a-t-il dit, accusant la Commission européenne de vouloir forcer Gazprom à "subventionner" les pays d'Europe de l'Est en difficultés, autrement dit à leur fournir du gaz à bon prix. "L'Europe unie veut conserver une certaine influence politique et veut que nous payions pour cela", a-t-il dit. Gazprom avait assuré mercredi respecter les normes des pays où elle opère.