Lors de sa première sortie médiatique depuis sa nomination au poste de ministre de l'Environnement, lors du remaniement gouvernemental du 4 septembre dernier, Amara Benyounès, secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), a consacré une bonne partie de son discours au travail de l'actuel gouvernement et aux tâches qu'il est appelé à accomplir. Il a appelé le peuple algérien et la sphère politique à accorder «un délai de grâce» à ce nouveau gouvernement lui permettant d'engager ses actions en faveur de la société algérienne. «Les Algériens vont avoir des surprises dans quelques semaines», a indiqué hier Amara Benyounès, à l'ouverture de la deuxième session des travaux du conseil national de son parti tenu à Alger. Pour lui, l'exécutif a déjà entamé son plan à travers l'éradication du marché informel et le nettoiement des villes. M. Benyounès promet «le changement» aux Algériens. Il leur demande de s'armer de «patience» pour le percevoir dans pas longtemps. «Nous demandons aux Algériens de patienter deux ou trois mois pour voir les choses changer», a-t-il indiqué. «Il y a un débat franc sur les questions d'intérêt public à l'intérieur de l'exécutif. Nous sommes très à l'aise à l'intérieur de cette équipe», dira-t-il en exprimant la double satisfaction de son parti de «l'action du président de la République et l'installation d'Abdelmalek Sellal à la tête de l'exécutif. C'est un homme de dialogue, de conviction et de décision». La participation du Mouvement populaire algérien (MPA) dans le gouvernement est une «chose naturelle», a estimé M. Benyounès. «Depuis la création du parti, nous avons de tout temps soutenu le président de la République», a-t-il dit, soulignant que son parti n'est pas un «demi-pensionnaire au gouvernement» et que sa décision de participation a été prise à l'issue d'un «débat franc au sein du parti». M. Benyounès a saisi cette opportunité pour répondre à ceux qui l'ont critiqué. «Nous ne sommes pas des opportunistes, contrairement à certains partis qui ont participé au gouvernement par intérêt et non par conviction», a-t-il indiqué. «Certains ont dit que ma nomination au poste de ministre fait suite à un service rendu. Ce sont ces mêmes personnes qui ont dit que le MPA et l'UDR avant, avaient soutenu le président Bouteflika depuis son arrivée sans rien avoir en contrepartie. Maintenant, ils critiquent le fait que je sois ministre. Ils se contredisent», dira le SG du MPA. Le MPA participera aux locales M. Benyounès a annoncé la participation de sa formation politique aux élections locales du 29 novembre prochain. Le MPA sera présent dans 48 APW et fera en sorte de participer dans toutes les communes, étant que sa présence au niveau local est à 80%. A ce propos, il a donné «la totale prérogative» aux présidents de fédération de wilaya pour la désignation des têtes de liste de l'APW et de l'APC. «Le bureau politique ne s'ingère pas dans cette opération sauf en cas de problème», a-t-il dit. Pour accomplir cette mission, M. Benyounès pose une seule condition «barrer la route aux gens de la chkara». «Soyez extrêmement objectifs. Il n'est pas question de régler les comptes de l'après-législatives du 10 mai dernier. Il faut mettre l'homme qu'il faut à la place qu'il faut», a-t-il suggéré. Il a insisté sur l'importance de mettre au moins 5 femmes, tête de liste des APW et la nécessité de préparer toutes les listes avant le 10 octobre. Evoquant les questions d'actualité, il a tiré à boulets rouges sur les formations qui critiquent l'augmentation du nombre des partis politiques sur la scène nationale considérant que ceux-là «sont encore dans l'air de la pensée unique». Pour lui, la Constitution et les lois de la République sont claires sur ces questions et que «la décision finale revient au peuple». L'évolution de cette situation va donner lieu, une fois que la décantation soit faite, à la création de «familles politiques» dans un futur proche. Le SG du MPA estime que la multiplication des crises à l'intérieur des partis politiques dénote de «l'absence de démocratie et de débat franc dans ces formations». Amara Benyounès a évoqué le sujet des diplomates algériens détenus au Mali, soulignant qu'«aucune confirmation n'a été encore faite sur la mort de vice-consul». «Nous espérons que nos diplomates soient encore vivants. Nous avons condamné leur kidnapping et appelé à leur libération sans aucune condition». Il a rappelé que «l'Algérie a été l'exception du Printemps arabe», et a dénoncé «les provocations répétées à l'encontre de l'Islam et du Prophète». Dans ce conteste, il a appelé à avoir des réactions «non violentes» à travers «l'organisation de marches pacifiques». Il a appelé à plaider en faveur de l'élaboration d'une loi sur l'atteinte aux religions comme cela a été fait contre le racisme.