«L'Algérie de Bouteflika n'est pas la Tunisie de Ben Ali ou l'Egypte de Moubarak.» Amara Benyounès, secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), a ainsi expliqué, en partie, les raisons de l'exception algérienne.Il s'est exprimé lors d'une réunion tenue avec les têtes de liste de son parti dans les 51 circonscriptions où le parti est représenté. C'était jeudi dernier à Alger. C'était également l'occasion pour l'ancien ministre de la Santé de faire connaître ses intentions et propositions. Il a indiqué que son parti «engagera, dans le cadre de la campagne, un débat avec les citoyens autour des différentes questions nationales et internationales à travers la présentation de 30 propositions visant à opérer le changement pacifique de manière à trouver des solutions à certains problèmes sociaux». Il a exhorté les candidats de son parti à mener «une campagne de proximité» et d'être «proches des gens». Il a également appelé à ne pas «engager de campagne de dénigrement envers les autres partis politiques, notamment ceux du courant républicain», a-t-il avancé.M. Benyounès a précisé que les moyens dont dispose actuellement le parti ne lui permettent pas d'organiser des meetings populaires au niveau de toutes les circonscriptions électorales, indiquant que la campagne électorale du parti, qui prévoit 24 rassemblements populaires au niveau national, débutera à Mila et s'achèvera à Alger. Le secrétaire général du MPA a critiqué ceux qui appellent à l'abstention, affirmant que la principale mission de tout parti consiste à «participer aux élections et à obtenir le plus grand nombre possible de sièges au Parlement en vue d'exprimer ses idées et de connaître son poids sur la scène politique». Selon lui, il «n'a jamais dit qu'il n'y aura pas de fraude». Il estime que des signes de l'impartialité de l'administration sont là. «Mais, le plus important est de bien surveiller les élections», a-t-il suggéré. Il a même proposé un accord entre les formations politiques afin de permettre une surveillance sérieuse du scrutin.S'agissant de «l'achat de positions sur les listes électorales», M. Benyounès a dénoncé ces agissements, appelant la justice à intervenir pour «mettre un terme à ces dépassements et à ouvrir des enquêtes judiciaires en cas de preuves». Lors d'une conférence de presse animée à l'issue de la rencontre, M. Benyounès a relevé la présence de quatre femmes têtes de liste au niveau de quatre wilayas. M. Benyounès a regretté le fait que les démocrates «n'aient pas réussi à contracter une alliance à l'instar des partis d'obédience islamique», indiquant que le MPA œuvrera, après le scrutin du 10 mai, à participer à l'édification «d'un pôle démocratique solide et à la hauteur de la compétition politique».L'ancien ministre de la Santé a expliqué aux journalistes que les dissidences connues par son parti sont dues à «des refus» de certains «d'accepter leurs positions» sur les listes électorales. A. B.