Sans surprise aucune, Amar Ghoul sera intronisé aujourd'hui à la tête de son parti, Tadjamou Amal Djazair (TAJ), dont les travaux de cette nouvelle formation politique s'achèveront cet après-midi à la Coupole du complexe Mohamed-Boudiaf, à Alger. Toutefois, Ghoul, qui tient aussi les rênes du département du ministère des Travaux publics, ne compte pas s'éterniser en tant que premier responsable du TAJ. Il le dit lui-même d'ailleurs dans son allocution qu'il a prononcée hier à l'ouverture du congrès. «Je serai sans doute l'homme le plus heureux si dans les années à venir un jeune militant de 25 à 30 ans dirigera TAJ», a-t-il déclaré faisant savoir ainsi que le principe de l'alternance est d'ores et déjà consacré au sein de ce parti. Un parti pour qui la jeunesse sert de «colonne vertébrale», a encore ajouté l'orateur appuyant que cette frange de la société «est la véritable richesse du pays» et dont la valeur sera, de son avis, plus perceptible une fois que seront taries nos réserves en hydrocarbures. La femme requiert elle aussi, une attention particulière au sein de cette nouvelle formation, a tenu à le faire savoir son principal fondateur. Autre élément à retenir du discours de Amar Ghoul prononcé face à une assistance composée de plus de 2000 participants, le parti TAJ œuvre à se faire une place dans le giron du pouvoir. «Nous voulons être présents au sein de toutes les institutions de l'Etat qu'elles soient élues où exécutives», a clamé Ghoul avant d'enchaîner que son nouveau parti appuie le programme d'action du président Bouteflika, en particulier dans son volet lié à la réconciliation nationale. Il ressort en outre du discours qu'a prononcé le ministre des Travaux publics lors du congrès constitutif de son parti que TAJ fait de la cohésion nationale une priorité dans son programme d'action. «On ne peut prétendre bâtir le pays et apporter des solutions aux préoccupations des Algériens sans coopération et concertation avec tous les acteurs de la classe politique», a-t-il dit, précisant que sa nouvelle formation n'a pas d'ennemis et que son objectif principal, c'est simplement de contribuer à la stabilité du pays, préserver son unité et faire de l'Algérie une nation pionnière au double plan régional et international. Pour faire de cet objectif une réalité palpable, TAJ a déjà défini un programme dont les grandes lignes sont axées, entre autres, sur la formation «du citoyen positif priorisant l'intérêt du pays sur ses considérations personnelles», dira Amar Ghoul, ajoutant qu'il est aussi question dans le même programme de contribuer au parachèvement de l'Etat de droit. «Je m'engage à faire de ce nouveau parti politique un espace où sera entendue la voix des pauvres et des laissés-pour-compte», a clamé Ghoul. Par ailleurs, TAJ ambitionne aussi à mettre en place une économie concurrentielle, créatrice de richesses et d'emplois. Un congrès constitutif boudé par les islamistes Le congrès constitutif du nouveau parti de Amar Ghoul a vu la participation d'un certain nombre de responsables de la classe politique tels que Chihab Seddik, Naima Salhi, Ali Boukhezna et Abdelkader Merbah. Il y avait aussi des membres de l'Exécutif que sont Cherif Rahmani, ministre de l'Industerie, et Belkacem Mellah, le secrétaire d'Etat chargé de la Jeunesse au ministère de la Jeunesse et des Sports. Cela dit, les représentants du courant islamiste en Algérie, notamment le MSP au sein duquel Amar Ghoul a milité des années durant, ont quant à eux brillé par leur absence. Aucun responsable du parti de Bouguerra Soltani, ni du Front du changement (FC) de Abdelmadjid Menasra qui est lui aussi, un dissident du MSP, encore moins des autres de la même obédience islamiste que sont El Islah et Ennahda n'a assisté à l'ouverture des travaux du congrès constitutif du TAJ. Pourtant, à la veille de cette manifestation, Mohamed Djemaâ, un des organisateurs de ce congrès, avait bel et bien indiqué que des invitations ont été adressées à l'ensemble des acteurs de la classe politique, sans exception.