Le premier secrétaire national du plus vieux parti d'opposition en Algérie, le Front des forces socialistes (FFS), Ali Laskri, a choisi, hier matin, la capitale du Djurdjura, l'un des fiefs traditionnels du parti d'Aït Ahmed, pour célébrer le 49e anniversaire de sa création, qui remonte au lendemain de l'Indépendance, le 29 septembre 1963. «C'est le moment de faire quelque chose pour les 460 martyrs de la démocratie de 1963. Le pouvoir doit les reconnaître avant le cinquantenaire de la fondation du FFS, ainsi que les autres combattants», dira d'emblée Ali Laskri, à partir de la grande salle de la Maison de la culture de Tizi Ouzou. Le numéro 2 du FFS a consacré une bonne partie de son intervention sur les anciens du FFS, qui étaient nombreux, hier. De son côté, le président du groupe parlementaire du FFS, Ahmed Batatache, a déclaré que le premier projet des 26 législateurs du FFS est de défendre les anciens de 1963, qui avaient pris les armes contre le régime de Ben Bella, entre le 29 septembre 1963 et le 16 juin 1965. «Si nous réussissons à arracher nos revendications au Parlement concernant le dossier des anciens de 1963, tant mieux, sinon nous n'allons pas lâcher prise», rassure Laskri. D'autres rassemblements des militants du FFS ont eu lieu hier également à Makouda et Abi Youcef pour commémorer cet anniversaire. Pour le secrétaire national du FFS, la date du 29 septembre choisie par le pouvoir pour organiser un référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale n'est qu'une volonté d'effacer la date de la création du FFS. «Il ne peut pas y a avoir une réconciliation nationale sans justice d'abord. Ensuite, il faut que le pouvoir comprenne qu'il ne pourra jamais faire taire le FFS et les principes de son fondement. Notre parti est la continuité du combat du vrai FLN. Nous continuerons notre combat contre ceux qui ont trahi le serment du FLN au début de la guerre de Libération nationale, quel que soit le prix à payer», dira avec émotion Ali Laskri. L'orateur a soulevé que des contraintes émanant de l'administration et des services de sécurité empêchent une bonne partie de la société civile à adhérer à son parti, sans donner plus de précisions. Ce dernier, une fois de plus, n'a pas ménagé certains titres de la presse et des journalistes qui, selon l'orateur, ne couvrent jamais les activités du FFS, notamment les déclarations des députés de son parti concernant «la corruption qui gangrène toutes les institutions de l'Etat». Le nouveau chef du gouvernement n'a pas aussi échappé aux critiques acerbes du deuxième responsable du FFS. Il dira que «Sellal divague et n'a aucun projet. Normalement, en tant que chef du gouvernement, il doit répondre aux problèmes posés par le FFS et la société civile, tels que la corruption par exemple». À la fin du meeting, les militants et sympathisants du FFS ont déposé une gerbe de fleurs au cénotaphe érigé à la mémoire des martyrs de FFS, au cimetière M'Douha de la ville de Tizi Ouzou. Notons qu'en marge de cette célébration, plusieurs autres rencontres sont prévues à travers plusieurs wilayas du pays. L'ex-premier secrétaire national, Ahmed Djedaï, devait animer un meeting à Oran durant la journée d'hier.