C'est la scission au sein des auto-écoles de la wilaya de Tizi Ouzou.Après le retour à la charge de certains directeurs d'auto-école, qui ont initié le 22 septembre dernier un mouvement de protestation pour pousser les pouvoirs publics à répondre favorablement à leurs revendications, voilà que l'association des directeurs, représentant légal de la corporation, sort de son mutisme. Elle crie à l'injustice ! «Les pouvoirs publics ont été interpellés à maintes reprises sur nos problèmes, mais à aucun moment on a été entendus. Il y a un manque de considération pour la wilaya de Tizi Ouzou et c'est une injustice», a lâché, hier, Yacine Rabhi, président de cette association, lors d'un point de presse tenu à l'hôtel Lalla Khadidja. Il rappelle que, depuis 2008, l'association n'a jamais cessé d'interpeller les responsables du secteur pour régler le problème du manque d'examinateurs et celui des circuits. «Une demande d'audience a été même déposée au ministère de tutelle, mais sans réponse jusqu'à présent», déplore-t-il. Pour le premier problème, le manque était dû au départ au départ à la retraite de cinq examinateurs, la mutation d'un autre à Sétif et l'arrêt d'un septième pour cause de maladie. De 13 examinateurs durant la même année, Tizi-Ouzou s'est retrouvée avec seulement 6. Alors que le nombre d'auto-écoles agréées a doublé. De 180 en 2008, le nombre est passé à 321 auto-écoles actuellement. S'agissant du second problème,M. Rabhi pointera du doigt l'APC de Tizi Ouzou. Selon lui, «les revenus engendrés par les auto-écoles à l'APC de Tizi Ouzou sont énormes, puisqu'un candidat verse un minimum de 1100 à 1300 DA de frais en plus lors du passage d'examen ou du retrait de permis. Sur un total de 25 000 à 30 000 candidats, annuellement, cela se chiffre en milliards». Et de regretter : «En contrepartie, les autorités locales ne peuvent même pas nous aménager de simples circuits.» Par ailleurs, le conférencier ne manquera pas de critiquer l'option de grève initiée par des directeurs d'auto-école qui «n'ont même pas sollicité l'avis de l'association». «La grève n'est pas la meilleure solution car des milliers de candidats sont condamnés», estime-t-il. Avant de suggérer : «Nous protesterons quitte à fermer la route, la direction des transports ou la wilaya, mais tout en continuant à exercer.» M. Rabhi appellera le ministère des Transports à aligner Tizi Ouzou sur les autres wilayas en matière d'examinateurs selon le nombre d'auto-écoles existantes. «Nous ne voulons pas de solution de replâtrage», dit-il, en allusion aux 6 examinateurs détachés en mars dernier pour la wilaya. Il ne manquera pas pour autant, de se demander «pourquoi la formation qui devait, il y a deux ans, être assurée pour 93 examinateurs au niveau national a été annulée ?» Joint par nos soins, Abderrahmane Babouche, un des initiateurs du mouvement de grève, expliquera, contrairement à M. Rabhi, qui dit que «les moniteurs n'ont pas suivi le mot d'ordre», que «le gel du mouvement est intervenu grâce aux compensations de la direction des transports, par l'ajout de 15 candidats pour l'organisation de 2 examens avant la fin de l'année». «Nous continuons la pression en dehors de l'association qui est dans l'illégalité et nous n'écartons pas un dépôt de plainte pour détention illégale de cachets et de documents officiels contre le président», conclut M. Babouche.