«Beaucoup d'efforts ont été faits en Algérie pour améliorer la qualité des soins, particulièrement pour les maladies chroniques, mais beaucoup reste à faire», a déclaré Abdelhamid Aberkane, ancien ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de la Santé et de la réforme hospitalière, en marge du premier sommet maghrébin de la santé, inauguré hier à l'hôtel Hilton, à Alger. M. Aberkane a déclaré que malgré les efforts consentis dans le secteur de la santé, «nous n'avons pas encore atteint les standards universels», ajoutant que «le taux de mortalité, notamment infantile et de maternité, ainsi que l'espérance de vie restent autant d'indicateurs qui reflètent un échec des qualités de soins». Il estime aussi que la volonté politique n'est pas traduite par le système en place. Les défaillances demeurent, selon lui, la centralisation du potentiel humain et la disparité à l'accès des soins. L'avantage en Algérie, reconnaît toutefois le Pr Aberkane, «est le système de sécurité sociale mis en place». Le système algérien est plus avantageux que celui adopté en Tunisie et au Maroc, puisque la couverture sociale publique est de l'ordre de 70%, alors que les assurés algériens participent à hauteur de 30%. En Tunisie, les dépenses publiques et ceux des ménages sont à titre d'exemple équitables, c'est-à-dire 50 - 50%. Le Pr Aberkane a ajouté que «l'autre difficulté du système de santé algérien et la situation du secteur privé qui n'a pas atteint les standards. C'est le cas aussi pour les prises en charge et les médicaments». Il a également relevé «un problème dans la maîtrise du système de l'information de la santé au niveau local et national». Le Pr Jean-Paul Grangaud a déclaré, pour sa part, que l'Algérie est très en retard par rapport à la Tunisie, pays qui a engagé une réflexion afin d'évaluer la formation des médecins, sans toutefois se donner les moyens de connaître quels en seraient les résultats. «La réflexion ne s'est même pas engagée» Le Dr Amir Abdellatif Touafek, président du comité consultatif, a déclaré quant à lui que «la dimension maghrébine du sommet nous apportera des solutions attendues par nos populations de la région, en termes notamment de besoins dans la lutte contre le cancer et le diabète et dans le cadre d'une collaboration étroite, tracée déjà par nos aînés». L'Algérie vise, poursuit-il, à atteindre un système de santé de niveau d'excellence, en mettant en avant l'amélioration de la qualité des soins, l'organisation du secteur et la croissance des investissements dans le médicament et le matériel de santé. Des défis colossaux qui nécessitent une véritable mobilisation.