Le lutte contre la criminalité et la délinquance urbaine a été introduite parmi les priorités du plan du gouvernement, selon le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales intervenant, mardi, lors de la réunion avec les walis de l'Est. Tout en reconnaissant une certaine stabilité de la criminalité ces cinq dernières années, Daho Ould Kablia a estimé que les efforts restent insuffisants. Pour cela, il donnera des exemples chiffrés relatifs aux saisies effectuées. «En 2010, les services de sécurité ont procédé à la saisie de 4635 kg de cannabis alors que pour le premier semestre de cette année, la quantité de drogue saisie est de 4 2746 kg», a-t-il fait savoir avant d'ajouter : «Des instructions pour plus de répression seront transmises sans oublier la nécessité d'instaurer un programme de lutte contre la délinquance urbaine.» Le ministre de l'Intérieur prévoit aussi l'activation des réseaux de sensibilisation surtout au niveau des quartiers populaires. L'Algérie compte accélérer le rythme de la prévention, autrement dit devancer les deux phénomènes : la criminalité et la délinquance. Un constat principal s'impose : les politiques de prévention ne se bornent plus à rechercher une réduction des taux de criminalité. Elles visent à améliorer la qualité de la vie quotidienne et le meilleur moyen d'y parvenir est d'assurer une présence permanente et efficace sur le terrain. Intervenant à son tour, le patron de la DGSN, le général El Hamel, a présenté un bilan chiffré du taux de criminalité qui connaît cette année une certaine stabilité par rapport à l'année précédente. Il dira : «Durant les 8 premiers mois de l'année en cours ; nous avons enregistré et traité 87 000 crimes.» Et de poursuivre : «Alger, Oran et Annaba sont les premières villes concernées par les affaires liées aux agressions d'individus et de biens.» Pour ce genre de violence, 106 cas ont été enregistrés depuis le début de l'année qui ont causé la mort de 5 personnes et fait 119 blessés. Les services de police ont procédé à 245 arrestations. Dans un autre registre, le ministre de l'Intérieur a demandé aux walis de faire preuve de plus de courage et ne pas avoir peur des protestations quand il s'agit de distribuer des logements sociaux. Il demandera la distribution de 80 000 logements avant le premier trimestre 2013 dont 43 000 logements avant la fin de l'année. Tout en dénonçant le phénomène du recours à la protestation dans la rue, M. Kablia dira que «notre peuple est devenu capricieux, impatient et impulsif, engagez des concertations et des dialogues». Le général El Hamel, appuyant son chef dans cette vision, indiquera que «4536 protestations ont eu lieu l'année en cours dont 3029 de nature violente». Et d'ajouter : «Au mois de janvier 2012 on a enregistré 942 protestations.» Pour la région de l'Est, les services de sécurité ont enregistré 1850 protestations. La wilaya de Béjaïa est placée en tête avec 10,15% des cas, suivie d'Annaba et Mila respectivement 9 et 8 %. Le logement est le motif le plus souvent évoqué avec 26 %, viennent ensuite les conditions de vie et l'absence de commodités comme l'AEP et le gaz butane. Pour ce qui est des immolations, 9 cas ont été enregistrés dont 2 décès. Les villes de Sétif et Khenchela arrivent en tête à l'Est avec 16 tentatives d'immolation et 240 menaces d'immolation (pas de passage à l'acte).