Daho Ould Kablia, ministre délégué chargé des Collectivités locales, a également précisé devant les députés, que les effectifs de la gendarmerie augmenteraient de 50% sur la même période. L'effectif de la police atteindra les 200 000 agents d'ici à 2009. C'est ce qu'a indiqué, jeudi dernier, Daho Ould Kablia, le ministre délégué chargé des Collectivités locales, à l'Assemblée populaire nationale (APN), lors d'une séance plénière consacrée aux questions orales. S'exprimant au nom du ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, M. Ould Kablia a expliqué que cette augmentation, qui est de l'ordre de 50% pour les agents de police, intéresse également la Gendarmerie nationale. Le ministre, qui notera que le renforcement des effectifs des agents de la gendarmerie sera aussi à hauteur de 50% toujours à l'horizon 2009, ne précisera pas, cependant, l'équivalent en nombre de ce pourcentage. Toujours est-il que cette décision de revoir à la hausse les effectifs de ces deux corps a été prise par “le Conseil de sûreté nationale” dira M. Ould Kablia et ce, dans l'objectif de “lutter contre la criminalité, le banditisme et le problème de l'insécurité”. Le ministre indiquera à ce propos que le nombre d'agents de police “s'élevait en 2005 à 108 469 agents, soit un agent pour 392 citoyens”, notant que “la meilleure couverture sécuritaire est assurée à Alger, avec un agent pour 226 citoyens, alors que la plus faible couverture est enregistrée à Adrar avec un agent pour 675 citoyens” ; il relèvera l'insuffisance de ces effectifs au regard de l'ampleur de la criminalité en Algérie. Le gouvernement, dira le ministre, a également pris une série d'autres mesures pour combattre le problème de l'insécurité. “Cinq lois importantes ont été promulguées en parallèle avec le redéploiement des structures opérationnelles et le renforcement du nombre des agents de police dans les quartiers. Des mesures importantes ont été également prises dans ce cadre, dont la décentralisation de la Police judiciaire, la mise en place de brigades criminelles, la modernisation de la Police scientifique, la création de trois services régionaux de lutte contre le trafic de drogue”. La création d'un service spécialisé dans la lutte contre “le trafic des billets de banque, des crimes économique et financier ainsi que la vente d'armes et d'explosifs” est également mise en avant par le ministre qui fera aussi état de l'élaboration d'un “vaste programme pour la formation et le recyclage du personnel de la sûreté”. Il annoncera, à ce propos, la formation de “35 000 cadres durant les cinq dernières années”. Dans le même ordre d'idées, le représentant du gouvernement annoncera la mise sur pied d'une commission de coordination dans la lutte contre la criminalité, instituée le 16 mars dernier. “Cette commission, ainsi que ses branches installées à travers l'ensemble des wilayas du pays, devra établir une cartographie générale des phénomènes liés à la criminalité et permettra leur classification dans l'objectif d'établir un plan de travail bien ficelé pour les combattre”. Relevant à ce propos la recrudescence durant ces dernières années de certains crimes, notamment dans les wilayas d'Alger, de Annaba, Constantine, Oran, Tébessa, Oum El-Bouaghi, Skikda et Sétif, tels que l'atteinte aux personnes et aux biens, coups et blessures, kidnapping, vols qualifiés et vols de véhicules, le ministre n'a pas manqué de rendre publiques certaines données chiffrées pour appuyer ses dires : dans la catégorie atteinte des personnes (homicides, coups et blessures volontaires, enlèvement, atteintes aux bonnes mœurs), il y a eu une hausse de l'ordre de 5,02% en 2005 par rapport à 2004, ce qui équivaut à 2 540 cas et l'implication de 954 personnes. S'agissant de la catégorie atteinte des biens (vols simples et qualifiés, destruction et dégradation, vols de voitures, délinquance juvénile), le ministre notera que les vols sont placés en tête de ces délit durant l'année 2005. Ce qui équivaut à 65,89%, soit 51 469 cas de vol par rapport au total des crimes insérés dans cette catégorie. Par ailleurs et en comparaison à 2004, les vols ont connu une progression de 5,26% par rapport à 2005. Le trafic de drogues, quant à lui, représente une inquiétude notamment en ce qui concerne le cannabis (saisie de 168,7 kg en 2005) par rapport à l'héroïne (saisie de 88,8 g en 2005), à la cocaïne (66,6 g en 2005) et aux substances psychotropes (saisie de 103 997 comprimés en 2005). Relevant, en outre, que la criminalité connaît “une progression” en raison de ce qui se passe dans le monde, tels le crime transfrontalier et les réseaux du crime international, le ministre indiquera que “la lutte contre la criminalité n'est pas du seul ressort du ministère de l'Intérieur, même s'il détient une grande responsabilité, mais relève également des autres services de sécurité, tels la Gendarmerie nationale, le secteur de la justice, les partis politiques et les composantes de la société civile”. NADIA MELLAL