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«Il ne prend pas en charge toutes nos revendications», estiment les rappelés de l'ANP Le projet de loi modifiant le code des pensions militaires ce mercredi à l'APN
Le projet de loi modifiant et complétant l'ordonnance n°76-106 du 9 décembre 1976 portant code des pensions militaires va être examiné mercredi à l'APN par la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle. Bien que leurs revendications soient prises en charge de façon explicite, les rappelés du service national affiliés à la Coordination nationale des rappelés, empêchés au début du mois d'atteindre la capitale pour y protester devant la même assemblée, promettent de revenir à la charge le 15 octobre en marchant de Tizi Ouzou à… Alger. Examiné en Conseil des ministres, le texte en question, qui sera épluché ce mercredi par les députés, vise à «faire assurer la prise en charge, sur le budget de l'Etat, des pensions de retraite au profit des appelés du service national et leurs ayants droit et ouvrir le droit à pension aux ayants droit des employés militaires ou civils assimilés décédés en activité et n'ayant pas accompli quinze années de service». Pourquoi alors protester contre un texte dont non seulement la majorité des rappelés ignore ses dispositions, mais aussi très favorable par-dessus tout à leurs revendications ? Le président de la coordination des rappelés voit la chose autrement. «Tout comme les retraités de l'ANP avec lesquels nous nous sommes concertés, nous n'avons ni été contactés ni associés à l'élaboration du texte», justifie-t-il dans une déclaration au Temps d'Algérie reconnaissant dans la foulée son «ignorance» de toutes les dispositions de l'avant-projet de loi qui n'évoque selon lui que les blessés et les malades. Le texte énonce en effet notamment dans son article 5 qu'une pension sera attribuée aux militaires du service national ainsi qu'aux rappelés reconnus inaptes pour infirmités ou maladies imputables au service ou aggravées par le fait du service. «Une pension effective à partir du 1er janvier 2011et calculée par référence à la solde des militaires de carrière et contractuels du même grade selon les conditions fixées par la même ordonnance, qui bénéficiera aussi aux ayants cause des militaires du service national et des rappelés décédés en activité», est-il encore précisé. Les rappelés de l'ANP qui se considèrent comme «dignes héritiers des martyrs de la Révolution», et dans une lettre adressée au président de l'APN, réclamant entre autres revendications, le bénéfice des dispositions de la charte pour la réconciliation nationale, les indemnisations morales et matérielles de l'ensemble des rappelés, l'accès aux crédits bancaires, la priorité dans l'accès au logement ou encore la prise en charge médicale totale de l'ensemble des rappelés qui doivent aussi «être régularisés au niveau de la sécurité sociale». Des revendications et d'autres que le collectif compte réitérer à l'occasion de la marche du 15 octobre. «Nous souhaitons aussi qu'on soit invité par la commission de l'APN pour lui soumettre notre point de vue», précisera encore notre interlocuteur. Sans nul doute, le texte prend en charge certaines des revendications de cette frange dont les sacrifices effectués pour la défense de la République ne sont pas à démontrer. Seulement, les dispositions du texte manquent de «précisions», selon notre interlocuteur qui les qualifient de «généralistes et ciblées». Il n'en demeure pas moins qu'au-delà de l'aspect juridico-législatif de l'avant-projet de loi, qui demeure à «améliorer et enrichir», l'Etat est finalement regardant quant à la nécessité d'en finir avec les souffrances et la précarité dans laquelle vivent beaucoup de franges sociales qui ont eu à subir les affres du terrorisme tout simplement parce qu'ils ont répondu à l'appel du pays alors exposé au danger et de surcroît «isolé». Les bonnes intentions existent chez les pouvoirs publics qui sont passés à l'acte pour en finir notamment avec les dossiers des victimes du terrorisme, des gardes communaux qui ont fait parlé d'eux et des rappelés du service national qui continuent à revendiquer d'autres droits. D'autres catégories, les retraités de l'ANP, les familles des disparus, revendiquent aussi leurs «reconnaissance». L'Etat tend l'oreille mais un consensus doit être trouvé.