L'enterrement était prévu après la prière du Dohr, pourtant le cimetière d'El Alia, et ses alentours, a commencé à être pris d'assaut tôt dans la matinée d'hier, où un imposant dispositif sécuritaire avait été mis en place. Prémices d'une forte affluence. Chacun tenait à assister à la mise sous terre de celui qui a supprimé l'autorisation de sortie du territoire national et initié l'ouverture de l'Algérie au multipartisme et à la démocratie, même si quelques «erreurs» ont été commises durant sa gestion du pays, comme le reconnaissent certains de ses proches collaborateurs. Officiels nationaux et étrangers commençaient à affluer. Certains ont été sollicités plus que d'autres par les journalistes qui s'intéressaient en particulier aux proches collaborateurs du défunt président. Ministres algériens et étrangers arrivaient, comptant parmi les nombreux officiels ayant voulu assister à l'enterrement et rendre hommage au président Chadli Bendjedid que tous s'accordent à qualifier de «sage» et d'avoir été celui qui a «initié l'ouverture de l'Algérie au multipartisme et à la démocratie». Vers 11 heures environ, on invita les présents à s'installer dans des carrés aménagés pour accueillir les personnes venues assister aux funérailles présidentielles. D'aucuns se demandaient si la prière précédant la mise sous terre allait être pratiquée dans une mosquée ou à l'intérieur du cimetière. En début d'après-midi, un officier supérieur de l'Armée nationale populaire demande aux membres du gouvernement d'avancer. Il a demandé, ensuite, aux anciens moudjahidine de faire de même, puis aux journalistes disposant de badges de suivre le même chemin. Celui du carré où le président Chadli Bendjedid allait être enterré. Des personnes se bousculaient. Tous tenaient à assister à l'enterrement. C'est bientôt la mise sous terre. Ce n'est, finalement, qu'à 15 heures que la dépouille du président est arrivée au carré accueillant l'enterrement. Le président Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, les membres du gouvernement, Lakhdar Brahimi, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe et de nombreux autres officiels étaient là. Ont également assisté à l'enterrement, une délégation tunisienne, composée des ministres des Affaires étrangères, Rafik Abdessalam, et de la Défense, Abdelkarim Zbidi, le chef de l'état-major de l'Armée tunisienne Rachid Ammar et le directeur de cabinet de la présidence tunisienne, Imad Eddaimi. Il y avait, également, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, Abbas Zaki, membre du comité central du mouvement palestinien Fatah, Le fils de l'émir du Qatar Cheikh Joaane Ben Hamad Al Thani est arrivé hier à Alger pour assister aux obsèques de l'ancien président Chadli Bendjedid, ainsi qu'une délégation marocaine conduite par le ministre des Affaires étrangères. C'est dans la même rangée que se trouvaient le président de la RASD et un membre de la délégation marocaine. Aucun des deux n'a quitté les lieux comme cela avait eu lieu lors de l'enterrement, il y a quelques mois, de Ahmed Ben Bella, premier président de l'Algérie indépendante. L'oraison funèbre a été lue par le ministre des Anciens moudjahidine Chérif Abbès, qui a énuméré les qualités du président Chadli Bendjedid, enterré dans le carré des martyrs, juste à coté de Ben Bella.