Les relations entre la fédération d'Alger et le bureau national du Syndicat national autonome du personnel de la Fonction publique (Snapap) sont rompues en raison de l'opacité qui a entouré les négociations que mène ce dernier avec les différents ministères, selon la fédération de la wilaya d'Alger. Rachid Djani, secrétaire général du Snapap dans la wilaya d'Alger, nous a fait savoir hier au téléphone, ne plus faire confiance au bureau national et qu'il a décidé d'agir en conséquence. «A partir d'aujourd'hui, nous n'obéirons plus aux directives du bureau national. Les sections d'Alger des différents secteurs mobiliseront leurs militants de leur propre chef. Nous n'avons plus confiance en ces responsables et nous pratiquerons un boycott de toutes leurs propositions». Avant cette rupture, des doutes planaient sur la bonne volonté du bureau national à bien mener les négociations. «A dix jours de la grève, il n'y a pas de négociations. Nous nous sentons floués, trahis, le bureau national nous a menti pour briser le mouvement, il ne soutient pas cette démarche», dénonce M. Djani, ajoutant que le bureau national ne les a pas conviés aux «prétendues négociations» et fait de la rétention d'information vis-à-vis des travailleurs de la wilaya d'Alger, mobilisés depuis un mois environ. Ce syndicaliste a tenu à rappeler que c'est le bureau national qui leur avait proposé de mener lui-même les négociations entre les tutelles respectives et la fédération d'Alger. «C'est avec enthousiasme que nous avions accueilli cette main tendue et décidé de reporter de vingt jours notre mobilisation pour laisser du temps aux négociations», a-t-il fait remarquer. Cependant, cette prise de position n'augure pas d'une rupture totale avec l'organisation syndicale. «Nous ne pouvons pas quitter le Snapap. Nous sommes des syndicalistes, nous devons appartenir à un mouvement qui nous permet de nous exprimer», ajoutant tout de même être «profondément déçu par des responsables qu'il a côtoyés». Les sections d'Alger ont tenu hier une assemblée générale extraordinaire afin de décider des modalités du principe de grève illimitée, fixée au 21 octobre. La date du 21 maintenue pour la grève Concernant la date de l'option de grève illimitée, M. Djani a indiqué qu'elle ne serait pas avancée car tout est mis en place pour le 21 octobre. Aussi, il entretient l'infime espoir de voir les responsables du bureau national prendre leurs responsabilités et agir dans l'intérêt des travailleurs de la wilaya d'Alger. «Pendant ces onze jours, nous allons renforcer notre fédération en créant une dizaine de nouvelles sections telles que celle de l'université de Dely Ibrahim dont la création doit se parachever aujourd'hui. Aussi, nous allons organiser un sit-in le 22 octobre devant la wilaya d'Alger car le wali continue à faire la sourde oreille. Nous ne sommes plus tributaires des négociations, nous avançons selon nos intérêts et comme la base reste mobilisée, nous sommes prêts à payer le prix de notre mobilisation, quitte à nous mettre à dos la fédération nationale», nous a-t-il dit.