Même si on ne peut pas encore dire que ça coince, il est indéniable qu'au Mouloudia ça grince toujours avec une situation plus que jamais brumeuse avec les deux entités qui se réclament, chacune de son côté, de la légalité et la grande entreprise Sonatrach qui, probablement pour démêler l'écheveau, a pris l'initiative d'enclencher le processus de reprise du vieux club algérois en faisant fi de l'évolution conjoncturelle qui secoue le MCA depuis quelque temps. Mais en agissant de la sorte, cela ne risque-t-il pas d'embrouiller encore plus la situation surtout lorsqu'on sait que le CSA élu, reconnu et légalisé de Amar Brahmia ne semble pas prêt à céder la moindre once à ceux qui lui font une résistance farouche à leur tête Omar Ghrib en mode visible et toutes les autres forces occultes qui agissent dans les coulisses pour perpétuer la légitimité de l'actuelle direction du Mouloudia. Entre-temps, la procédure judiciaire qui a été entamée par l'équipe Brahmia semble irréversible puisqu'on vient d'apprendre qu'un huissier de justice s'est présenté à plusieurs reprises ces derniers jours à la villa de Chéraga pour faire appliquer la décision du tribunal, à savoir vider les lieux et permettre au CSA de Brahmia d'occuper le siège. Or il semble que l'huissier en question n'a à chaque fois pas trouvé d'interlocuteur dûment habilité à répondre à l'injonction dont il était porteur. Suite à quoi le bureau de Amar Brahmia va ce dimanche saisir le président du tribunal de Chéraga pour l'informer de cette entrave. Il se pourrait alors que le tribunal ordonne le recours à la force publique pour faire appliquer cette décision de faire accéder à la villa Brahmia et les membres de son bureau. C'est du moins ce que nous a laissé entendre un des membres de ce CSA que nous avons contacté hier matin et qui, dans le même temps, n'a pas hésité à nous faire part de son grand étonnement qui est celui de tous les membres de l'équipe Brahmia par le fait que la Sonatrach ait pu signer un protocole d'accord avec des personnes qui, selon lui, ont officiellement perdu leur légitimité : «Nous avons tous les documents et les preuves que les actions de la SSPA-MCA ont été achetées avec l'argent du CSA et donc c'est à ce dernier que revient pour le moment l'entière habilitation de discussion ou de signature de tout protocole avec quelque entité que ce soit», nous a dit ce membre du CSA avant d'ajouter : «Maintenant si cette manœuvre obéit à des considérations suprêmes et/ou extrasportives qu'on nous le dise et les choses seront claires pour nous et pour tout le monde.» Il a également ajouté qu'on ne peut pas mettre «hors jeu» comme ça le CSA alors que pour les trois autres clubs la JSSaoura, le MCOran et le CSConstantine ça n'a pas été le cas puisque la Sonatrach est rentrée à hauteur de 75%, laissant donc les 25% au CSA. En attendant que ce différend soit levé, il y a encore d'autres freins qui pourraient retarder la démarche de la Sonatrach, à savoir les membres qui refusent de céder leurs actions et qui seraient au nombre de trois. L'un d'eux, Kamel Longar, que nous avons contacté hier, nous a confirmé cela en disant : «On nous a totalement ignorés dans la discussion avec la Sonatrach alors que nous sommes quand même des actionnaires du club. C'est pourquoi nous refusons par principe de céder nos actions aujourd'hui.» Comme quoi l'affaire est loin d'être réglée au sein de cette famille mouloudéene.