Plus les jours passent et plus cette histoire de leadership au club sportif amateur Mouloudia club d'Alger prend des proportions grand-guignolesques. Nous avons d'un côté un comité directeur, avec Amar Brahmia comme président, élu en août dernier, et de l'autre un second comité directeur avec Omar Ghrib comme président élu à la fin du mois de septembre. Les deux représentent une aubaine pour la presse, surtout celle qui est spécialisée en sport qui trouve là un énorme filon pour alimenter ses pages et entretenir la polémique en donnant la parole à chaque camp. Il faut cependant admettre que celui d'Amar Brahmia est plus mesuré dans ses propos faisant le plus souvent référence au droit et au respect de la règlementation alors que celui d'Omar Ghrib est plus véhément dans ses déclarations, ne se gênant point d'user de termes forts proches parfois de la diffamation. Les révélations d'un DJS Et dans cette affaire que fait l'administration algérienne ? Eh bien elle se terre dans le silence. Mais pas totalement. Il y a une semaine, le DJS d'Alger a rencontré des journalistes en marge de la réunion qui a regroupé les responsables du MJS et les DJS du pays. Il leur avait expliqué que, d'une manière officielle, le comité directeur du CSA-MCA, reconnu par ses services, donc par l'administration du pays, était celui que préside Amar Brahmia. C'était bien le DJS qui s'exprimait et non un subalterne puisque tous les journalistes l'ont précisé et cité le nom de leur interlocuteur. Si quelqu'un s'était exprimé à la place du DJS, il ne fait pas de doute que celui-ci aurait démenti avoir tenu les propos en question. Du reste le responsable de la jeunesse et des sports de la wilaya d'Alger avait révélé que l'équipe de Brahmia avait présenté un dossier complet et avait travaillé dans les normes règlementaires alors que celui d'Omar Ghrib n'était pas acceptable dans la mesure où l'AG qui l'a prétendument élu était illégale et qu'elle s'était tenue sans l'aval de la Drag d'Alger. C'est d'ailleurs parce qu'elle n'a pas eu cet agrément que cette AG avait eu lieu dans la villa qui sert de siège au CSA. En dépit de toutes ces données, on apprend que les responsables de Sonatrach, la société qui cherche à acheter la SSPA-MCA, une société commerciale sportive qui dépend du principal actionnaire qui n'est autre que le CSA, a entrepris des négociations avec des membres du Conseil d'administration de cette SSPA dont aucun n'a déboursé le moindre centime de sa poche pour acheter des actions. Et des membres d'un Conseil qui sont tous démissionnaires. C'est vraiment à n'y rien comprendre. Comment des cadres supérieurs d'une société aussi prestigieuse que Sonatrach en viennent à ne pas saisir l'administration algérienne pour savoir avec qui négocier le plus légalement du monde ? Il ne s'agit pas de l'achat d'un vulgaire sac de patates mais bien de celui d'un club qualifié de plus populaire du pays. Quand on prend connaissance, à travers la presse, de la démarche entreprise par la société pétrolière, on se dit que l'on nage dans du surréalisme. Il existe bel et bien des documents notariés, donc tout à fait officiels, attestant que le capital de la SSPA a bien été monté avec l'argent du CSA et que ceux qui prétendent être membres du Conseil d'administration du club professionnel n'ont fait qu'utiliser cet argent pour être inscrits comme actionnaires.
L'intérêt du football professionnel Pourtant c'est bien avec eux que Sonatrach, oui Sonatrach la première entreprise du pays, la première en Afrique et une des toutes premières dans le monde, négocie pour l'achat de la SSPA-MCA. Pire encore il se dit que trois de ces membres vont siéger au Conseil d'administration de la nouvelle SSPA alors que le décret exécutif relatif aux sociétés commerciales sportives stipule que c'est le CSA qui est membre de ce Conseil d'administration. Si l'administration algérienne reconnaît Amar Brahmia comme président légitime du CSA-MCA que va faire Sonatrach ? Piétiner la règlementation et refuser à ce CSA de siéger au Conseil d'administration de la nouvelle SSPA ? Voila le genre de question que l'on peut légitimement se poser à la veille d'une opération censée doper le processus du professionnalisme dans le football algérien. C'est justement de la crédibilité de ce professionnalisme qu'il s'agit. Le bon sens commande que l'on travaille dans son intérêt et respecter la règlementation c'est justement œuvrer pour cet objectif.