Que de défis attendent le gouvernement Sellal, selon Hamlaoui Akkouchi, secrétaire général du parti islamiste El Islah. Dossier des disparus, affaire des diplomates algériens enlevés au Mali, la hausse des prix des produits de première nécessité, chômage, lutte contre la corruption, etc. Une mission presque impossible aux yeux du partenaire du MSP et d'Ennahda dans l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), en raison du risque de non coopération de la part des deux partis FLN et RND. «Ces deux partis du pouvoir feront tout pour empêcher la bonne marche du nouvel exécutif, pour venger leur marginalisation dans la nouvelle équipe», a martelé M. Akkouchi, à l'occasion d'une conférence de presse, tenue hier matin au siège du parti à Alger. Pour le premier responsable d'El Islah, le gouvernement Sellal «n'a rien de technocratique, pas même le Premier ministre, qui a été par deux fois directeur de campagne (2004 et 2009) du président-candidat Abdelaziz Bouteflika». De l'avis de M. Akkouchi, le gouvernement Sellal dispose d'une seule «feuille de route» : la préparation des élections présidentielles de 2014. Interrogé si El Islah a été invité à intégrer la nouvelle équipe gouvernementale, Hamlaoui Akkouchi a répondu que son parti n'a reçu «aucune invitation officielle» à ce sujet, ajoutant que «de toute manière avec ou sans une invitation officielle, nous n'aurions jamais accepté de faire partie du gouvernement». À propos de la défection de deux ex-cadres du Mouvement pour la société et la Paix (MSP), son partenaire de l'AAV, Amar Ghoul et Mustapha Benbada, qui ont préféré conserver leurs portefeuilles ministériels, Hamlaoui Akkouchi n'est pas allé de main morte pour fustiger «ceux qui ont renié leur engagement» vis-à-vis de leur parti et de l'Alliance islamiste. «Nous ne leur pardonnerons pas», a-t-il lancé. Les trois partis Ennahda, El Islah et le MSP, avaient présenté des listes communes lors des législatives du 10 mai 2012. Au lendemain de ce scrutin, qui a vu les islamistes perdre du terrain, les trois partis ont dénoncé les résultats, allant même jusqu'à parler de fraude. Ils ont par la suite pris la décision de sortir du gouvernement et de ne plus faire partie des structures de l'APN (Assemblée populaire nationale). Allant à contre-courant de cette résolution, pourtant unanime, Amar Ghoul, puis Benbada, ont refusé de s'y conformer. Les deux ministres en charge respectivement des départements des Travaux publics et du Commerce sous Ouyahia, Premier ministre sortant, ont été reconduits dans la nouvelle équipe de Sellal. Concernant la participation d'El Islah aux élections locales (APC, APW) du 29 novembre, Akkouchi, tout comme Bouguerra Soltani la veille, n'a pas exclu la présentation de listes communes dans le cadre de l'Alliance islamiste verte. Même la décision de participation ou non n'a pas encore été tranchée. «Nous avons laissé le soin aux bureaux de wilayas pour coordonner les efforts et, éventuellement, examiner la possibilité de présenter des listes communes.» En outre, Akkouchi, qui se dit inquiet du sort toujours incertain des diplomates algériens enlevés au nord du Mali depuis avril dernier, a appelé les pouvoirs publics à assurer la sécurité par des mesures drastiques des diplomates dans quelque pays où ils se trouvent. Y. D.