La France souhaite conclure un «partenariat stratégique » avec l'Algérie à l'occasion de la visite, en décembre, du président François Hollande dans ce pays, mais pas un «traité d'amitié », que « ne souhaitent pas » les Algériens, a déclaré dimanche le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. « Nos amis algériens ne souhaitent pas qu'on rentre dans ce type d'instrument juridique. Ils veulent un partenariat stratégique avec nous et c'est aussi notre approche », a affirmé M. Fabius au « Grand Rendez-vous » Europe 1/i-Télé/Le Parisien. Dans un entretien au Journal du Dimanche, le ministre délégué aux Anciens Combattants, Kader Arif, avait pour sa part dit « espérer" que le traité franco-algérien « portera le nom de traité d'amitié ». « Je pense que ce concept ne sera pas retenu », a dit M. Fabius. Il a par ailleurs réaffirmé que ce voyage du président Hollande ne donnerait pas lieu à une repentance de la France sur son passé colonial. « Les Algériens ne souhaitent absolument pas qu'on fasse un voyage tourné vers le passé », a-t-il affirmé. Le partenariat stratégique est souhaité par Paris dans les domaines économique, éducatif, énergétique, « pourquoi pas en matière militaire », a dit Laurent Fabius. « C'est ça qui va être l'objet de ce voyage » en décembre, a-t-il ajouté, soulignant avoir sollicité l'aide de l'ancien Premier ministre de droite Jean-Pierre Raffarin « sur quelques dossiers économiques ». Il n'a pas donné de précision. Bon connaisseur de l'Algérie, Jean-Pierre Raffarin avait été chargé de plusieurs missions dans ce pays par l'ancien président Nicolas Sarkozy, encore en début d'année pour faire avancer des partenariats concernant les trois industriels français Renault, Lafarge et Total. Ces trois « gros dossiers » sont considérés comme «stratégiques » dans le partenariat franco-algérien et avancent lentement, disait en janvier l'entourage de l'ex-Premier ministre François Fillon. Alger avait indiqué fin juin qu'il espérait signer dans un délai de trois mois un pacte d'actionnaires avec Renault pour la création d'une société commune, afin de construire une usine automobile dans l'ouest de l'Algérie. Le constructeur français négocie depuis plus de deux ans l'implantation d'une usine en Algérie.