Le deuxième jour de la grève des corps communs du secteur de la santé affiliés à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a connu une adhésion très importante, selon des syndicalistes. Selon ces derniers, il aurait été de 90% au niveau national. Cette journée a été aussi marquée hier par des sit-in et des marches à l'intérieur des établissements hospitaliers. A Alger, les grévistes ont marché au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Lamine-Debaghine de Bab El Oued. Ils étaient nombreux à participer à la manifestation et déplorer par là même leurs conditions de travail, en scandant «barakat, barakat» (Y en a marre, Y en a marre). «Cela fait vingt-cinq ans que je travaille et mon salaire est à 23 000 DA. Je suis père de cinq enfants», se plaint un protestataire. «Je suis agent de sécurité au service dermatologie, père de deux enfants et mon salaire ne dépasse pas les 13 000 DA», nous a affirmé un autre travailleur. «On est attachés d'administration, on assure plusieurs tâches à la fois, mais notre salaire est très bas, on est toutes des travailleuses de la santé, alors pourquoi on n'a pas les mêmes avantages que les paramédicaux et les médecins ?» nous ont fait savoir des agents d'administration. Un agent chargé du nettoyage regrette son honnêteté dans le travail : «Je suis agent de nettoyage, j'ai 20 ans de service et non seulement mon salaire est en dessous de 18 000 DA, mais en plus je n'ai pas le droit à des équipements de nettoyage, comme les gants». Azzedine Moussaoui, secrétaire général du Syndicat des corps communs du CHU Lamine-Debaghine a indiqué : «En ce qui concerne les revendications socioprofessionnelles, on exige l'intégration des corps communs dans le corps de la santé afin de bénéficier des augmentations touchant ce secteur, l'instauration d'une prime de contagion, de rendement, de formation et de responsabilité.» Il a ajouté : «L'Etat et le ministère de la Santé n'ont pas réagi à ces grèves cycliques. Cette fois, les cadres des syndicats des corps communs veulent aller jusqu'au bout et même si cela nécessitait un autre sit-in devant le siège de l'UGTA, ou encore une grève illimitée. Les corps communs veulent arracher leurs droits à n'importe quel prix.» Il est à rappeler que les revendications de ces protestataires portent sur la révision de la grille des primes et indemnités, la permanisation de plusieurs employés, la généralisation de la prime de contagion à tous les travailleurs sans exception à une valeur de 10 000 DA, la révision de leur statut et celui des professionnels de la santé, la révision de la prime de panier et de transport, la révision de la prime de responsabilité concernant les chefs d'atelier et les corps administratifs, l'augmentation de la prime de rendement, la révision de la prime de documentation à une valeur de 3000 DA.