Comme prévu, les éléments de la garde communale de la wilaya de Tizi Ouzou ont, en dépit des conditions climatiques défavorables, organisé hier matin une marche à travers les artères de la capitale du Djurdjura. Ils sont loin de décolérer et ne comptent guère baisser les bras tant que leur revendication qui consiste en la réintégration de trois gardes communaux radiés des effectifs n'est pas satisfaite. La marche, à laquelle environ une centaine d'éléments ont pris part, a été entamée devant le siège de la mairie de la ville et a débouché devant le portail principal du siège de la wilaya. Un rassemblement et une prise de parole y ont été organisés par les marcheurs. Plusieurs banderoles ont été brandies par les protestataires, sur lesquelles ont pouvait lire, entre autres : «Nous sommes toujours debout». L'un des gardes communaux radié le mois dernier, qui n'est autre que le coordinateur de la wilaya de Tizi Ouzou, Saïd Mhenna, a décidé d'entamer une grève de la faim à partir d'hier après-midi devant le siège de la wilaya. Père de 5 enfants, il a intégré les rangs de la garde communale dès 2003 et réclame sa réintégration dans les plus brefs délais. «Je ne suis pas un terroriste. J'ai défendu la patrie depuis plus de 10 ans et en fin de compte, on me réserve ce sort. Pourquoi les terroristes qui ont fait sombrer le pays ont-ils bénéficié de tous les privilèges et nous, on nous fait subir un tel sort ?» clame le concerné. «Je ne baisserai jamais les bras. Je continuerai mon combat, qui est celui de tous les gardes communaux de mon cher pays», ajoutera le coordinateur qui exige une rencontre avec le wali de Tizi Ouzou pour lui exposer d'abord son cas et les revendications des gardes communaux. Pour rappel, les trois gardes communaux qui ont été radiés le 23 octobre dernier exerçaient dans les localités d'Ath Aissi, Béni Zmenzer (daïra de Béni Douala) et dans la commune de Tadmaït. Ils sont accusés d'attroupement, d'atteinte à l'ordre public et d'agression contre des agents de sécurité» lors du sit-in tenu le 8 octobre dernier dans la wilaya de Tizi Ouzou, accusations qu'ils réfutent en bloc et qualifient d'imaginaires : «Nous n'avons fait que réclamer nos droits les plus élémentaires. Nous subissons une grave injustice. Nous sommes des pères de famille et nous n'avons pas de quoi nourrir nos enfants, alors que nous sommes parmi les hommes qui ont sacrifié une bonne partie de leur vie pour préserver les institutions du pays menacées par les hordes terroristes», souligne le coordinateur des gardes communaux de Tizi Ouzou. Par ailleurs, les éléments de la garde communale ont profité du début de la campagne électorale en prévision des élections locales du 29 novembre prochain pour appeler les citoyens à bouder ces joutes. «A quoi sert d'aller voter lorsque l'Etat méprise ceux qui l'ont sauvé ? Nous appelons les citoyennes et les citoyens à boycotter les prochaines élections pour signifier à ceux qui dirigent notre pays que le peuple est marginalisé. Les prochaines élections ne changeront pas la situation dramatique dont souffre la société», peste l'un des initiateurs de cette marche, baptisée «marche de la dignité». Notons que lors cette manifestation, d'autres personnes qui ne sont pas de la garde communale y ont pris part. «Je ne suis pas un garde communal, mais ce que subissent ces gens-là est injuste. Ils méritent le soutien de la société civile», nous a déclaré un habitant de Tizi Ouzou.