Le démantèlement d'un site de commerce informel à M'dina J'dida a failli hier matin tourner à l'affrontement entre jeunes vendeurs et agents des forces de l'ordre dépêchés très tôt sur les lieux pour sécuriser l'intervention des agents chargés du nettoiement du site. En effet, c'est aux environs de 4 h du matin qu'un important dispositif policier a été installé dans le quartier pour parer à toute éventualité. L'arrivée des policiers avait précédé celle des engins de la commune, arrivés eux aux environs de 6 h du matin. Cela a permis aux agents de la commune de s'attaquer aux marquises et casquettes installées à Tahtaha et la rue Ahmed-Zabana. L'arrivée des commerçants a failli provoquer le pire quand ils ont découvert que les lieux étaient déjà sous le contrôle de la police et des agents communaux. «Nous les avons mis en demeure depuis longtemps et ils devaient libérer la voie publique. Ils ont tergiversé pensant que la fin de mandat des élus signifiait l'abandon de la lutte contre le marché informel et le squat de la voie publique», affirme un responsable communal. Ce dernier ne manquera pas de souligner que l'opération a été saluée par un grand nombre de commerçants des rues avoisinantes qui n'arrivaient plus à s'approvisionner en raison de l'occupation de la chaussée par des étals de fortune installés par leurs collègues de la place Tahtaha et la rue Ahmed-Zabana. «Ils ont occupé tous les espaces au point d'empêcher l'accès des véhicules. Même les camions de la protection civile ne pouvaient pas, en cas d'accident ou d'incendie, accéder aux rues avoisinantes», dira un commerçant qui avoue que les étals installés par certains commerçants constituaient une véritable agression de l'espace public et menaçaient la sécurité des lieux. Dans la matinée, le face-à-face commerçants délocalisés -agents de police a duré longtemps, sous le regard curieux de dizaines de «ferracha» (commerçants informels qui activent à la sauvette dans le quartier) qui se voyaient épargnés par une opération censée libérer M'dina Jdida du commerce informel. «Nous n'allons pas toucher à la vocation commerciale de Médina, mais force est de reconnaître qu'il fallait intervenir pour remettre de l'ordre dans un quartier où résident des familles importunées à longueur de journée par les activités parasites qui ont squatté les lieux», affirme un autre responsable de la commune d'Oran.