La campagne électorale commence à prendre une tournure dangereuse à Oran. Ainsi, après l'épisode de la tentative d'incursion dans le domicile d'une candidate à Bousfer et le cambriolage dans la permanence de campagne de la liste Fedjr El-Djadid à Es-Senia, des sources ont affirmé hier que le président de CCISEL de Bouyakour, daïra de Boutlelis, a été poignardé par un militant d'un parti politique. Dans la journée de jeudi, notre collègue Abdelkader B. a été agressé verbalement à Sidi Chahmi, par un proche parent du P/APC sortant et candidat à sa propre succession, alors qu'il prenait des photos de tags qui ornaient les murs de cette ville. La veille et dans la même localité, un confrère de la chaîne télé Ennahar a été agressé physiquement par les proches du maire sortant qui tentaient de l'empêcher de filmer les routes défoncées et sales de cette cité. Il ne dut son salut qu'à des passants qui l'ont soustrait à une foule en furie, manipulée par les proches du maire sortant. D'ailleurs, le reporter a déposé une plainte au niveau de la brigade de gendarmerie avant de quitter la localité où l'attendaient les proches du maire prêts à «lui faire sa peau». Ces faits se déroulent alors que des faits qui touchent même à la régularité du prochain scrutin sont signalés aux quatre coins d'Oran. Ainsi, des citoyens nous ont affirmé que la liste des candidats FLN pour le vote du 29 novembre comporte une anomalie qui laisse supposer qu'elle a été commise à dessein. En effet, la photo du maire sortant, classé au quatrième rang, ne figure pas sur l'affiche. «Pourquoi n'a-t-on pas mis sa photo au même titre que les autres candidats», s'interrogent des citoyens. Au niveau de la permanence de campagne de ce parti, on confirme le fait tout en précisant que c'est à sa demande que sa photo a été retirée de l'affiche. «C'est une arnaque, alors que son nom figure sur le bulletin, sa photo est retirée de l'affiche. Qu'a-t-il à se reprocher», font remarquer des citoyens. A Boutlelis, des affiches du FNA comportent une autre anomalie. En effet, des noms et portraits de candidats ont été remplacés par des cases blanches portant des lettres alphabétiques arabes. «Ça porte un préjudice à la crédibilité du scrutin. Qu'ont-ils à se reprocher pour se cacher ainsi, ce n'est pas normal», notent des habitants de cette localité située au sud-ouest d'Oran. Dans la localité de Hassi Bounif, le maire sortant, cité dans des affaires de faux et usage de faux dans des cartes grises et autres, utilisent des agents de la commune pour sa campagne. De jeunes femmes ont été envoyées à des douars pour faire sa promotion. Ces agents procèdent au recensement des jeunes chômeurs en promettant à leurs familles de leur trouver du travail si le maire est réélu. «Votez pour lui et il vous donnera du travail», affirment ces «rabatteuses d'un temps nouveau. Le fait a été signalé à la CWISEL, mais rien n'a été fait à ce jour pour faire cesser cette atteinte à la loi portant campagne électorale. Et alors que la campagne s'engage sur sa dernière ligne droite, l'atout argent fait son entrée. De nombreux citoyens nous ont affirmé que des militants de certains partis politiques se sont lancés dans l'achat de voix moyennant des sommes allant de 1000 à 3000 dinars. «On vous fait signer un engagement et on vous demande une photocopie de la carte nationale contre une somme d'argent», diront plusieurs habitants de nombreuses localités de la wilaya d'Oran.