Lors de son meeting animé à Chabet El Ameur et la rencontre avec ses militants à Béni Amrane, dans la wilaya de Boumerdès, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) Mohcen Belabès n'a pas mâché ses mots en critiquant sévèrement le pouvoir et dressé un constat peu reluisant de la situation dans laquelle vit le pays. Et de préciser que son parti militera pour le citoyen et continuera de réclamer plus de liberté et de transparence dans la gestion des affaires de l'Etat. Selon lui, «le président de la République prépare un quatrième mandat en prévoyant l'amendement et la révision de la constitution en autorisant un mandat présidentiel de sept ans». Il dira également que son parti «fera tout pour s'opposer à cet amendement en proposant un mandat de quatre ans, car cette période est suffisante pour l'exécution d'un programme présidentiel. Les réformes politiques lancées à l'orée des révolutions arabes n'ont pas tenu leurs promesses», a indiqué l'orateur, tout en disant que ces réformes n'ont pas apporté un plus, mais au contraire ont restreint la vie politique et les libertés. A titre d'exemple, Mohcen Belabès cite «le nouveau code communal qui dépouille totalement l'élu de ses prérogatives». Evoquant la situation du pays, l'orateur a «dressé un constat peu reluisant hérité par le système rentier créé par les richesses que recèle le pays, notamment le pétrole». Et d'ajouter : «Notre pays doit trouver d'autres ressources durables et nouvelles pour se maintenir, car le pétrole qui n'est pas une richesse pérenne disparaîtra dans une vingtaine d'années et nous serons contraints d'aller chercher d'autres ressources. C'est maintenant qu'il faut agir avant qu'il ne soit trop tard, car dans vingt ans, la population connaîtra une hausse considérable et les besoins vont connaître une hausse importante ; le volume actuel des importations a atteint les 75%, ce qui ne le sera pas demain, surtout si l'Algérie n'investit pas dans des secteurs porteurs de richesses durables et pérennes. Nous devons mettre un terme à cette dépendance qui risque de coûter cher au pays dans un proche avenir», a-t-il insisté. Mohcen Belabès a indiqué également que les prochaines élections locales sont un tournant décisif pour l'Algérie, deuxièmes du genre à être organisées dans un contexte régional marqué par le printemps arabe et le renversement des régimes autoritaires en Tunisie, en Libye et en Egypte». Et d'ajouter : «L'Algérie est le seul pays au monde à avoir des problèmes avec ses voisins du fait d'une faible diplomatie».