Comme moi, vous lisez sur les journaux que s�annonce une formidable temp�te sur le troisi�me mandat pour le pr�sident de la R�publique. Car, en fait de r�forme constitutionnelle, les intervenants n�ont retenu que cette question du troisi�me mandat comme si le reste de la r�forme n�avait pour but que de l�habiller, la l�gitimer, lui donner de la consistance, �loigner les soup�ons sur les motivations r�elles. Au milieu de ce vacarme annonc� et d�j� circonscrit � un mauvais d�bat autour du destin politique du pr�sident, une voix anonyme mais intelligente, me rappelle � quelques v�rit�s de fond. Ecoutez-la : �Le baril a franchi "la barre" des 100 dollars avec toujours la m�me impuissance de ce r�gime � transformer cette conjoncture en dynamique de d�veloppement �conomique et social, c'est-�-dire en emplois productifs, qualifiants, valorisants, bref qui donneraient � notre jeunesse l'envie et la force de marcher la t�te haute et de regarder droit devant. C'est tout de m�me �trange qu'on ait � se pr�occuper non de la raret� de la ressource financi�re mais de son abondance� et ce n'est pas les petites phrases des Temmar et Chakib Khelil qui vont dissiper ce malaise. Les hydrocarbures ne sont quand m�me pas une ressource banale qui autorise � en faire l'affaire du seul ministre de l'Energie, voire d'un Parlement construit, tout le monde le sait, avec moins du cinqui�me de l'�lectorat. Il est temps de penser � la mise en place d'un organe ind�pendant, qualifi� et cr�dible, dot� de pr�rogatives claires et transparentes en mati�re d'�valuation et de contr�le de la politique de valorisation de cette ressource vitale, bien de tout le peuple alg�rien�. Et, est-ce qu'on peut, enfin, aborder la seule v�ritable question qui compte� comment mettre � profit pour le d�marrage industriel, de l�Alg�rie (parce que pour nos �pays fournisseurs� je sais qu'on y contribue plus qu'honorablement), le formidable atout que repr�sente un secteur qui investit en moyenne 3 milliards de dollars par an, soit au bas mot 210 milliards de dinars/an, disons un demi-milliard de dinars par jour ? Un secteur qui affiche ce rythme de d�penses sur 10 � 15 ans offrant, en m�me temps, une visibilit� sur le long terme incomparable. Quelles parts les entreprises alg�riennes peuvent-elles prendre dans ce gigantesque d�veloppement des ressources p�troli�res et gazi�res ? Voila des questions tr�s pratiques� jamais pos�es � nos deux experts qui ont, de plus, l'avantage de �la proximit� de vues� sur la �relance �. A moins que notre mektoub soit d'exporter du travail et d'importer du ch�mage� et le terrorisme avec�� C�est bien ce que je crains. Que ce vacarme autour d�un mandat n��touffe et n�obscurcisse les autres questions vitales, celle du n�cessaire contr�le d�mocratique sur la gestion du pays et de ses richesses, celle du droit des Alg�riens � l�expression et l�organisation syndicales et politiques, celle du droit des Alg�riens � s�exprimer dans les m�dias lourds qu�ils financent par les taxes et par leur part de p�trole, celle du droit � la vie contre les tentatives g�nocidaires r�p�t�es du terrorisme et de son id�ologie, celle de tous les droits et libert�s d�mocratiques. Voil�, en substance, ce que nous dit cette voix anonyme. Elle m�ritait votre attention.