La guerre est désormais déclarée au nord du Mali entre le MNLA, d'un côté, et Aqmi et le Mujao, de l'autre. Les affrontements qui avaient, rappelle-t-on, opposé le MNLA au Mujao, il y a quelques mois, à Tombouctou, ont repris le 16 novembre en cours à Ménaka, à quelque 90 kilomètres de Gao. Après une accalmie, les combats ont repris hier. Ces affrontements, qui opposent un des mouvements engagés dans les négociations en vue de trouver une solution pacifique à la situation au nord du Mali, le MNLA, et le Mujao, organisation terroriste auteur du rapt des diplomates algériens à Gao, semblent dans l'intérêt d'Aqmi, un autre groupe terroriste sévissant dans la région. Celui-ci a prouvé ses accointances avec le Mujao en dépêchant des renforts pour soutenir cette nébuleuse face aux touaregs du MNLA. Pourtant, on s'en rappelle, le Mujao, dont la création a été annoncée en décembre 2011, est présenté comme étant une «dissidence» d'Aqmi. Un simple partage des rôles entre Aqmi et Mujao ? Le mouvement islamiste Ançar Eddine qui, à l'instar du MNLA, est partie prenante dans les négociations, a exprimé son rejet de l'extrémisme et du terrorisme, et observe le silence face aux combats en cours. Pendant ce temps, Aqmi et Mujao tentent, par la voix de certains djihadistes, d'entraîner Ançar Eddine dans la logique de guerre et de l'éloigner des négociations. Ançar Eddine évite, jusqu'à présent, de devenir partie prenante dans les combats qui ont repris hier à Ménaka, non loin de Gao. Tiendra-t-il face aux provocations du Mujao et d'Aqmi ?