Le quota de thon rouge alloué à l'Algérie par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta), fixé à 243 tonnes, sera exploité par des opérateurs algériens, a indiqué mercredi un responsable au ministère de la pêche et des ressources halieutiques. "Nous avons développé des capacités opérationnelles et une organisation suffisante pour pêcher notre quota de thon rouge nous-mêmes", a annoncé le chargé des études et de synthèses au ministère, M. Kamel Neghli à la radio nationale. Auparavant, l'Algérie faisait appel à des professionnels de la pêche au thon turc et japonais, a-t-il rappelé, ajoutant que l'ensemble des thoniers qui n'étaient pas conformes aux normes ont été mis à niveau. "Cinq thoniers seront engagés pour exploiter notre quota et nous avons les capacités de le faire", a insisté M. Neghli. L'année dernière seulement 69 tonnes de thon rouge ont été pêchées, soit 50% de la part allouée à l'Algérie (138 tonnes), a-t-il dit. Le cadre réglementaire qui était en vigueur n'était pas adapté pour l'intervention de l'armement thonier algérien, explique M. Neghli. "Ce cadre réglementaire n'a pu être promulgué que dix jours avant la fin de la campagne décidée par la Cicta. ''En l'espace de dix jours, deux navires thoniers ont été engagés et sont parvenus à capturer 69 tonnes'', a-t-il ajouté, précisant que ''c'est une première pour l'armement algérien et nous avons démontré à la commission que nous avons non seulement les capacités opérationnelles, mais aussi une discipline dans cette activité", a-t-il ajouté. A l'issue de la 18ème réunion extraordinaire de la Cicta, qui s'est déroulée à Agadir (Maroc), l'Algérie a bénéficié de cinq tonnes dans le cadre du traitement classique de cette organisation et de 100 tonnes supplémentaires "pour reconnaître le tort qui nous a été causé en 2010", ce qui porte le quota global à 243 tonnes, contre 138 tonnes l'année passée. "C'est une augmentation substantielle par rapport aux difficultés qu'il y avait à la réunion. L'Algérie a fourni des efforts considérables aussi bien pour mettre en exploitation l'armement thonier national qu'en termes diplomatiques où une campagne d'envergure a été menée pour préparer cette réunion", a souligné le même responsable. ''Le thon rouge est exporté directement vers les marchés asiatiques et il n'y a aucune intention pour le transformer en Algérie'', précise M. Neghli, expliquant que la valeur marchande du thon est "telle qu'il est appelé comme l'or rouge". Concernant la relance du secteur de la pêche et de l'aquaculture, il a souligné que le ministère a mis en place une feuille de route dans le cadre d'une démarche participative visant à augmenter la production nationale en la matière. Au sujet des prix exorbitants de la sardine sur le marché national, variant entre 250 et 350 dinars le kg, M. Neghli a rassuré que la situation devrait s'améliorer avec la mise en application des mesures prises à cet effet. "Nous sommes en train de diagnostiquer la filière sardine. Il faut faire en sorte que le consommateur ait le meilleur prix des produits de la pêche, avec l'amélioration des conditions de travail des pêcheurs et l'organisation des circuits de distribution et de commercialisation", a-t-il souligné.