Les réformes engagées depuis 2003 dans le secteur de l'éducation seront évaluées par une commission ad-hoc en début d'année prochaine, a annoncé jeudi à Alger le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed. Composée d'enseignants, de spécialistes en éducation, d'instituteurs et d'inspecteurs, cette structure aura pour mission d'évaluer «périodiquement les réformes introduites», a expliqué le ministre, dans une déclaration à la presse en marge de la session du Conseil de la nation consacrée aux questions orales. Prévue pour janvier ou février 2013, la commission devra faire son évaluation avec «attention», car il s'agit de l'avenir de plus de 8 millions d'élèves. Et comme les réformes engagées devront prendre fin d'ici trois ans, Abdelatif Baba Ahmed a estimé que l'évaluation périodique «devrait permettre de passer en revue les points forts et les lacunes des réformes dont le principal objectif était l'amélioration de la qualité de l'enseignement et les résultats du système éducatif». Comme première réaction, plusieurs syndicats de l'éducation ont critiqué de nouveau les réformes engagées par l'ex-ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid. Outre «le recul du niveau des élèves», les enseignants ont éprouvé aussi des difficultés pour appliquer les réformes en raison du manque des moyens pédagogiques et didactiques. Les syndicats, qui saluent la décision d'évaluer les réformes, plaident pour prendre en charge l'ensemble des volets liés à l'éducation, sans lesquels les résultats ne seront que «négatifs».
Les revendications des corps communs soumises au gouvernement M. Baba Ahmed, sollicité pour s'exprimer sur la satisfaction des revendications des corps communs relevant du secteur de l'éducation nationale, a souligné que cela «ne dépend pas seulement du secteur de l'éducation» mais concerne plusieurs secteurs, affirmant que leurs revendications seront soumises au gouvernement. M. Baba Ahmed a affirmé, par ailleurs, sa disponibilité pour une concertation avec les partenaires sociaux afin de discuter des différentes questions liées au secteur. Dans sa réponse à une question d'un membre du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalem, relative au recrutement et la promotion des fonctionnaires du secteur, le ministre a rappelé les acquis réalisés dans ce domaine. M. Baba Ahmed s'est dit «convaincu» de la nécessité d'une coopération avec le partenaire social pour la recherche de solutions aux problèmes qui se posent au secteur, et déclaré que son ministère traitera en toute responsabilité les revendications objectives. Le ministre a évoqué de manière exhaustive l'ensemble des acquis réalisés, notamment ceux ayant trait au régime indemnitaire «en cours d'étude», et ceux se rapportant à la révision du statut particulier des corps qui relèvent du secteur. Quant au dossier des œuvres sociales qui a fait l'objet d'un long débat entre l'administration et les syndicats, il a noté que «le dossier est définitivement clos dans la perspective de revoir les modalités de gestion de ces œuvres à la lumière des nouvelles donnes induites par le pluralisme syndicale». Il a rappelé, à ce titre, l'installation, sur instruction du ministère, de quelques structures de gestion des œuvres sociales au niveau des wilayas, dont les travaux seront lancés après l'achèvement des dernières retouches.