La coordination des marchés de gros et semi-gros des produits alimentaires et cosmétiques affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) menace de faire grève à partir du mois prochain, c'est-à-dire juste après les élections locales. Cette décision intervient après la mesure prise par le wali délégué de Bir Mourad Raïs portant sur la levée de l'interdiction de circulation des véhicules poids lourds de 7h du matin à 20h au niveau du marché de gros de Oued Smar, et ce, après une grève observée par les 800 commerçants que compte ce marché. Selon le porte-parole de l'UGCAA, M. Hadj Tahar Boulenouar, les commerçants refusent qu'il y ait «deux poids deux mesures». «Si la loi entrée en vigueur depuis le 22 septembre dernier, portant interdiction de poids lourds au niveau des marchés de gros situés dans des quartiers résidentiels, n'est pas appliquée au marché de Oued Smar, pourquoi sera-t-elle appliquée aux autres marchés ?», s'interrogent les marchands qui comptent protester contre cette «injustice» qui les pénalise lourdement. «Ils sont obligés de faire deux à trois allers et retours pour leur approvisionnement à bord de petits camions, alors qu'avec un poids lourd, un seul voyage suffit largement», explique le porte-parole du marché de gros des produits cosmétique, situé à Chéraga, avant d'ajouter que les concernés ont préféré temporiser pour après la les élections locales prévues pour le 29 novembre, pour voir si «cette décision n'est pas juste une manœuvre, décidée temporairement pour ne pas perturber le déroulement du rendez-vous électoral». Il y a lieu de rappeler que les marchands de gros de Oued Smar dans la banlieue Est d'Alger, ont observé dernièrement un rassemblement devant leurs locaux fermés en signe de protestation contre la décision de la wilaya d'Alger. Ils ont également participé à un rassemblement devant leurs locaux, fermés pendant plus de deux heures, pour protester contre la décision du wali délégué de Bir Mourad Raïs. De ce fait, l'UGCAA appelle à l'application de la loi portant interdiction de circulation de poids lourds pour tous les marchés de gros. Précisons que le marché de gros d'Oued Smar compte plus de commerçants informels que ceux activant dans la légalité. La même organisation appelle à la délocalisation de ce marché, en raison des perturbations causées aux habitants de ce quartier. M. Boulenouar appelle également à l'accélération de la mise en place du conseil national de la concurrence, ainsi que la mise en place de l'entreprise publique de distribution pour éviter la pénurie des produits alimentaires et cosmétiques. Selon Boulenouar, «il faut éradiquer les causes qui poussent les commerçants à opter pour l'informel, afin d'éradiquer le marché parallèle».