Le budget consacré par l'Etat pour l'organisation des élections locales risque d'être largement revu à la hausse, apprenons-nous auprès de sources proches d'organisateurs de cette échéance électorale. La cause, «le piétinement flagrant de la loi régissant la tenue d'élections». Plus de trois millions d'affiches ont été placardées anarchiquement au niveau national lors de la campagne électorale, confie une source au fait du dossier. Des affiches de candidats et de listes de candidatures placardées sur des édifices publics, des mosquées, abribus et autres supports non destinés pour cette fin, dont l'enlèvement coûterait une somme colossale au Trésor public, donc au contribuable, ajoute la source. Combien coûterait l'opération d'enlèvement de ces affichages anarchiques ? «Il est difficile de connaître le montant avant la fin de l'opération, mais on peut parler, d'ores et déjà, de milliards de centimes», selon notre source. «Il faut compter, dans les calculs de la somme d'argent nécessaire à cette opération, les produits et matières devant être utilisés et la main-d'œuvre», explique-t-on. Ce ne sont pas, ajoute la source, les candidats et partis politiques à qui appartiennent les affiches placardées anarchiquement qui financeront les opérations d'enlèvement, mais c'est le contribuable. Ajouter à ça, les graffitis faits avec des bombes à peinture sur les murs et autres supports appelant à voter pour tel candidat ou tel parti politique. Là, également, une somme d'argent devrait être déboursée par les caisses de l'Etat pour l'effacement des écritures et la remise en l'état des murs. Les pouvoirs publics avaient, pourtant, mis à la disposition de la campagne électorale 20 000 sites pour le placardage des affiches de candidats et des listes électorales pour les élections du 29 novembre. Nombre parmi ces sites réservés au placardage ont été «boycottés» par certains candidats et certains partis politiques qui semblent avoir opté pour les affichages anarchiques, au détriment de la légalité et de l'esthétique de la ville. La Commission nationale de surveillance des élections (Cnisel), quant à elle, a reçu plus de 500 requêtes contre les affichages anarchiques. La même source nous apprend que le coût moyen d'une affiche électorale est de 80 DA. Un simple calcul arithmétique donne la somme d'argent représentant le coût financier de 3 millions d'affiches placardées anarchiquement. L'affichage anarchique lors de la campagne électorale n'est pas chose nouvelle, ni caractéristique aux élections du 29 novembre, puisque de tels comportements ont été enregistrés lors des précédents rendez-vous électoraux, motivant la promulgation d'une loi interdisant les affichages anarchiques et prévoyant même des sanctions pénales contre leurs auteurs. Cependant, diront certaines sources, les affichages hors des sites réservés à cet effet, ont été plus importants durant la campagne électorale pour les élections du 29 novembre.