Pauvre contribuable obligé de payer la facture de l'incivisme! A l'instar des autres rendez-vous électoraux, la présidentielle du 9 avril dernier a été marquée une fois de plus par le phénomène de l'affichage sauvage. La campagne terminée, le verdict des urnes connu, la joie des uns exprimée et la déception des autres affichée, les autorités locales doivent faire face, seules, à la réalité du terrain. Les villes et cités sont sales. La ville s'est réveillée crasseuse. L'affichage sauvage qui a fait rage et défiguré la capitale des Hammadites, n'est qu'une autre preuve de l'anarchie caractérisant les différentes campagnes électorales. Existe-t-il réellement une loi régissant la préparation et le déroulement de la campagne électorale en matière d'affichage notamment? Quel rôle pour les différentes commissions de surveillances à cet effet? Jusqu'à quand l'intolérable peut-il être toléré? Combien coûtera l'opération nettoyage au Trésor public? La facture fait-elle partie des frais dégagés à cet effet? En somme, un ensemble d'interrogations qui s'abat sur le simple citoyen-contribuable abasourdi devant le visage dénaturé de sa cité. Au chef-lieu de la wilaya, à l'instar des autres communes de la wilaya de Béjaïa, l'affichage anarchique a complètement défiguré le visage, déjà peu reluisant, de la capitale des Hammadites. En dépit des espaces réservés par les services concernés à l'affichage des listes des candidats à l' élection présidentielle, à l'instar des autres rendez-vous électoraux précédents, les organisateurs, poussés par un excès de zèle à placarder à tout-vent leurs affiches, ont laissé des séquelles au plan esthétique. Un lourd fardeau pour les autorités locales qui seront chargé de nettoyer les lieux. Murs, façades d'administrations et d'immeubles, panneaux de signalisation, poteaux électriques et établissements scolaires, rien n'a été épargné. On a placardé et sali partout. Même des commerçants et certains propriétaires de véhicules de transport en commun, militants de partis, n'ont pas hésité à exposer sur leurs vitres et vitrines les photos de leur candidat préféré. En dépit des appels de la commission de surveillance de l'élection adressés à l'encontre des directeurs de campagne pour le respect des modalités et des conditions d'affichage d'une part et autres remarques et alertes de certains partis et autres acteurs politiques qui ont exprimé, lors de cette joute électorale, leurs appréhensions quant à l'ampleur prise par le phénomène de l'affichage sauvage qui a touché la quasi-totalité des localités de la wilaya d'autre part, le phénomène a pris des proportions lamentables, notamment la dernière nuit sanctionnant la fin de campagne. Aujourd'hui que la fête est finie les services des APC sont seuls à se gratter la tête.