Lors des dix premiers mois de 2008, les échanges commerciaux entre l'Algérie et la Turquie ont atteint les 3,692 milliards de dollars. C'est ce qu'a déclaré, hier, Guezout Kheir, co-président du conseil d'affaires turco-algérien devant des hommes d'affaires des deux pays, lors de la tenue de 11e session de cette institution, au siège d'Algex à Alger. Si l'on prend en compte la valeur du commerce informel, le volume des échanges est plus important, selon Brahim Bendjaber, président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie. Le chiffre dépasserait les 5 milliards de dollars, soutient pour sa part Emre Aykar, vice-président du conseil. Ce dernier a expliqué que les exportations algériennes, sont composées essentiellement d'hydrocarbures (2,765 milliards de dollars). L'Algérie importe de la Turquie des marchandises pour une valeur de 962 millions de dollars durant la même période. Ces échanges ont hissé la Turquie au rang de neuvième partenaire commercial de l'Algérie dans le monde et le premier au niveau africain. Emre Aykar espère que le volume des échanges puisse atteindre les 10 milliards de dollars en 2012. Mais, certaines conditions sont nécessaires pour y parvenir, ajoute-t-il. Ce responsable a appelé les autorités algériennes à ouvrir des négociations pour aboutir à un accord de libre-échange. Il faudrait aussi que les banques algériennes acceptent les cautions effectuées auprès des mêmes institutions en Turquie. Actuellement, les sociétés issues de ce pays sont obligées de faire appel à une banque algériennes pour valider les cautions, ce qui engendre des coûts supplémentaires ayant un effet négatif sur leur compétitivité. Le bâtiment : un secteur de prédilection L'autre problème soulevé par le co-président du conseil d'affaires turco-algérien est relatif à la sécurité sociale des travailleurs turcs activant en Algérie. Leurs patrons sont dans l'obligation de s'acquitter des cotisations dans les deux pays et il appelle à un accord pour mettre fin à cette situation et pour qu'il n'y ait qu'un seul paiement. Les difficultés d'obtention de visas et de permis de travailler entravent aussi l'activité des entreprises. Il faut plusieurs allers et retours entre la Turquie et l'Algérie pour dénouer ces problèmes, ce qui rend les délais d'installation des sociétés très longs. L'Algérie compte des sociétés turques très actives dans le domaine du bâtiment pour une valeur de deux milliards de dollars. La Turquie veut aussi faire de l'Algérie une base pour promouvoir ses exportations vers les pays africains et arabes. L'adhésion à la zone arabe de libre-échange et la future signature d'un accord avec la communauté économique d'Afrique de l'Ouest permettent ces perspectives, selon Guezout Kheir.