Depuis la fermeture des frontières algéro-marocaines en 1994, la Turquie est devenue une destination privilégiée des «trabendistes» algériens. La 8e session du Conseil des hommes d'affaires algéro-turcs qui se tient à Alger et à Oran depuis le 2 mars et ce, jusqu'à aujourd'hui, a drainé, pas moins de 24 sociétés turques représentant différents secteurs. Il s'agit notamment des domaines de l'équipement, du bâtiment, des barrages, de l'industrie plastique, des pièces détachées, des câbles électriques, des matériaux ferreux et de l'électroménager. Les échanges informels qu'effectuent des particuliers entre Alger et Ankara ont atteint un stade d'épanouissement qui a suscité l'intérêt des hommes d'affaires qui avaient, jusque-là, tourné le dos à un marché en plein essor. Depuis la fermeture des frontières algéro-marocaines en 1994, la Turquie est devenue une destination privilégiée des «trabendistes» algériens qui échappent à toute mesure fiscale. Les produits de fabrication turque allant du prêt-à-porter à l'électroménager en passant par l'agroalimentaire, ont inondé le marché algérien au bonheur de l'économie spéculative. Aussi les hommes d'affaires, qui participent à cette 8e session, comptent-ils mettre à profit les réformes législatives et réglementaires sur l'investissement en Algérie. Les participants sont unanimes à dire que le volume des échanges officiels est en deçà des possibilités offertes. Les exportations turques vers l'Algérie ne dépassent pas les 400 millions de dollars, selon Mme Hillal, conseillère économique et commerciale auprès de l'ambassade de Turquie. Officiellement, indique-t-elle, «45 firmes sont implantées en Algérie depuis quelques années et y ont investi environ 30 millions de dollars». Du côté algérien, les exportations vers la Turquie ont atteint 1 milliard de dollars, dont la somme minime de 5 millions de dollars hors hydrocarbures et gaz naturel. Par ailleurs, les hommes d'affaires turcs ont évoqué, lors de cette rencontre, les difficultés qu'ils rencontrent pour l'obtention de visas d'entrée en Algérie. «Les hommes d'affaires turcs, entre autres difficultés, n'ont droit qu'à des visas de trois mois maximum», nous a déclaré Mme Hillal. Ils ont aussi soulevé le problème de la domiciliation des intérêts par les banques algériennes. A ce propos, la partie turque a affirmé «la nécessité d'accélérer la signature de la convention de libre-échange entre les deux pays». Rappelons, enfin, que l'Algérie est le premier partenaire commercial de la Turquie en Afrique, le deuxième au niveau arabe et le sixième au niveau international.