Le chef du gouvernement tunisien, Hamadi Jebali, est depuis hier à Alger pour une visite officielle de deux jours en Algérie, à la tête d'une importante délégation ministérielle, à l'invitation du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Dans une déclaration à la presse à son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediène, M. Jebali a souligné la volonté de son pays de développer les relations de coopération avec l'Algérie dans tous les domaines «sans exception» au service de «la sécurité et de la prospérité» des peuples des deux pays et ceux de l'ensemble de la région. Il a indiqué que son pays aspire à renforcer les relations bilatérales «de manière à les hisser au niveau de la volonté politique qui anime les deux pays». Le chef du gouvernement tunisien a indiqué qu'il existe «plusieurs domaines de coopération et réalisations» entre les deux pays, estimant que sa visite est de «bon augure» et constitue un «nouveau jalon» avec l'Algérie, «la grande sœur». M. Jebali avait souligné, dans un entretien accordé samedi à l'APS, que sa visite en Algérie «revêt une importance particulière, au regard de la grande volonté politique qui anime les deux parties et qui doit être concrétisée». Il avait affirmé que cette volonté «qui existe tant au niveau officiel que populaire», confère «un caractère sacré à notre mission qui concerne le présent et l'avenir de nos deux peuples et de notre région». Le responsable tunisien avait également exprimé son souhait que sa visite en Algérie puisse permettre la «concrétisation de ces aspirations et de cette volonté sur le terrain». Même position sur le dossier malien Dans cet entretien, le chef du gouvernement provisoire tunisien a abordé le dossier malien, rappelant la position de son pays qui s'oppose à toute intervention au Mali «en l'absence» d'une plateforme d'entente et de compréhension entre les Maliens car, a-t-il dit, «une telle action est susceptible de compliquer la situation et d'exacerber le problème». Et d'ajouter que l'installation de bases au Mali «pousseront le peuple malien à combattre cette intervention comme en Afghanistan et en Irak». Il n'a pas manqué de saluer l'approche algérienne à l'égard de cette crise, et qu'il a qualifiée de «judicieuse et raisonnable». La visite officielle de Hamadi Jebali intervient alors que son gouvernement est mis à mal par un large mouvement de protestation lourdement réprimé à Siliana, dont le gouverneur a été limogé. La Tunisie traverse une période de graves conflits sociaux, politiques et économiques. «Cette situation est le résultat d'une révolution qui a laissé place à l'instabilité et à l'agitation, voire à un séisme, où tout un chacun est à la recherche d'un nouvel équilibre afin de se repositionner dans un nouvel espace social, sécuritaire, politique et économique», selon M. Jebali. Ce dernier a souligné la nécessité d'accélérer «la refondation politique» à travers «l'élaboration d'une nouvelle Constitution et l'organisation d'élections afin d'atténuer les tensions» mais surtout «d'accorder davantage d'intérêt aux régions vulnérables délaissées par l'ancien régime déchu, outre la lutte contre la corruption, l'optimisation des performances de l'administration, l'amélioration du rendement des corps de sécurité et l'encouragement des investisseurs».