«Depuis le milieu de l'hiver 2011, en Afrique du Nord et au Proche-Orient, des mouvements de contestation populaire ont pris forme, incarnant les aspirations démocratiques et le ras-le-bol des citoyens à l'égard des régimes tyranniques et corrompus qui les gouvernaient. Ils sont parvenus à provoquer leur chute, mettant fin à des situations qui n'étaient plus acceptables au XXIe siècle. Telle apparaît la merveilleuse épopée du «printemps arabe» et de ses «révolutions» aux yeux de la majorité de l'opinion publique internationale. Toutefois, derrière ce conte au dénouement heureux se cache une réalité bien différente. Alors que la très grande majorité des médias et des observateurs internationaux a fait de ces «révolutions arabes», le symbole de l'émancipation des peuples d'Afrique du Nord et du Proche-Orient, il est apparu indispensable à de nombreux experts d'en donner une lecture plus objective». C'est ce qui est écrit dans la présentation d'un nouveau livre intitulé «La face cachée des révolutions arabes», aux éditions Ellipses, édité par le Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) en collaboration avec le Centre international de recherches et d'études sur le terrorisme (Ciret). Dans ce livre auquel ont contribué vingt-trois auteurs de huit nationalités différentes (Algérie, Belgique, Côte d'Ivoire, Egypte, France, Mali, Tunisie, Syrie, et d'horizons très divers), et dirigé par Eric Denécé, président du CF2R, femmes et hommes politiques, officiers de renseignement, journalistes, universitaires, etc, dénoncent «la pensée dominante qui tend à faire du printemps arabe un événement spontané et positif pour les pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient et démystifie les «révolutions» arabes en mettant en lumière leurs mécanismes, leur manipulation et leurs retombées négatives». «En effet, plus de dix-huit mois après que s'est levé le vent de révolte qui a balayé le monde arabo-musulman, il est possible de discerner plus distinctement le fil des événements et les jeux d'acteurs qui les ont impulsés», expliquent les auteurs du livre. Tunisie : un laboratoire de la réislamisation, est le titre d'un écrit de Laurent Artur du Plessis, contenu dans ce livre. Libye : l'alliance improvisée Occident/islamistes, est le titre d'un autre écrit d'Alexandre Ilfi. «Il est possible de tromper une partie du peuple tout le temps ou tout le peuple une partie du temps, mais il est impossible de tromper tout le peuple tout le temps», est une citation d'Abraham Lincoln citée par Eric Denécé. Les auteurs de ce livre expliquent, citant des faits, dates et autres enjeux planétaires, la manipulation qui, selon eux, est derrière ce qui est qualifié de «printemps arabe».