Quatre ans après avoir cédé la présidence du club à Mahfoud Kerbadj, Mokhtar Kalem est de retour au CRB. Plébiscitée lors de l'assemblée générale élective du club sportif amateur qui s'est déroulée samedi au Caroubier dans une ambiance houleuse, l'ancienne gloire du Chabab des années 60 et 70 se trouve face à un nouveau défi, peut-être même le plus difficile de sa carrière, celui de faire sortir en urgence le CRB de son marasme. Pourtant, la situation critique que traverse actuellement le grand club de Sidi M'hamed, notamment sur le plan financier, ne semble pas avoir découragé Kalem à prendre cette lourde responsabilité en prenant la tête du CSA, qui, rappelons-le, détient 75% des actions du club. «C'est l'appel du devoir qui m'a fait revenir au CRB, un club qui m'a fait un nom par le passé», dira Kalem quelques instants après sa nette victoire sur son rival Nouredine Harkat (42 voix parmi les 66 votants). «Je ne veux pas balancer des promesses pour dire que je vais faire ceci et cela. Ma priorité pour le moment est de faire sortir le CRB de sa crise. Il faut faire d'abord un état des lieux pour situer les carences du club», a poursuivi notre interlocuteur qui a profité de l'occasion pour appeler tous les amoureux du CRB à l'aider dans sa difficile tâche. «Sans l'aide des véritables supporteurs du CRB, je ne peux rien faire seul. Le CRB a besoin du concours de tout le monde pour passer cette mauvaise période. Je compte provoquer une réunion d'urgence très prochainement pour tracer un plan de route visant à sauver le club de la dérive.» Concernant l'ouverture du capital social de la SSPA du CRB qui reste la question la plus sensible à Belcourt, Mokhtar Kalem n'écarte pas la possibilité de recourir à cette éventualité afin de permettre à d'autres investisseurs de prendre la tête du club. «Avec l'avènement du professionnalisme, l'ouverture du capital social est une nécessité. Mais il faudra d'abord trouver des gens intéressés à investir au CRB. Il doit certainement y en avoir. D'ailleurs, je ne vous cache pas qu'avant de revenir au CRB, j'ai pris langue avec certains investisseurs en vue de les encourager à venir au CRB. Maintenant, il faut essayer de les convaincre à investir leur argent au Chabab et bien leur préparer le terrain. J'espère que les choses vont s'accélérer dans les prochains jours, car, de par son passé et son histoire, le CRB mérite une meilleure situation que celle qu'il traverse aujourd'hui.» Invité à donner son avis sur les derniers événements qui ont ébranlé le CRB, illustrés par la grève qui a été déclenchée par les joueurs du club pour protester contre la non-régularisation de leur situation financière, Kalem n'a pas caché son dépit. «Ce qui s'est passé est inadmissible. Si nous n'étions pas intervenus à temps, les joueurs auraient boycotté le match de la Coupe arabe face au représentant des îles Comores, ce qui aurait pu être une première dans les annales du club» a affirmé Kalem tout en promettant de prendre en charge l'épineux problème des arriérés des joueurs pour éviter qu'il y ait d'autres grèves à l'avenir. «tant qu'il y a un engagement avec les joueurs, on doit le respecter. Gana a fait de son mieux pour payer les joueurs. Maintenant, il faut trouver une solution à ce problème dans les prochains jours afin d'éviter le pire. C'est d'ailleurs une de mes priorités que je m'engage à régler», a-t-il conclu.