Les prix des fruits et légumes restent toujours élevés depuis l'arrivée de la saison hivernale et particulièrement durant cette dernière semaine. Le prix du kilogramme de courgette a atteint la barre de 170 DA et le kilogramme d'oignon a également augmenté à 80 DA. Tandis que les mandarines sont toujours affichées entre 170 et 180 DA. La perturbation des prix du marché des fruits et légumes a été, à maintes reprises, dénoncée par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). L'Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (Apoce) a également lancé un appel pour la mise en place d'une réglementation, afin de limiter la marge bénéficiaire des détaillants et grossistes. Rencontrée en marge d'une journée d'étude portant sur la portabilité des numéros de téléphone, le président de l'Apoce a estimé que la meilleure démarche à entreprendre est le «boycott» de l'achat des produits dont le prix a enregistré une hausse non justifiable. Il rappelle que l'association a déjà organisé le boycott de la viande rouge, il y a quelques mois de cela. «Le taux de suivi a été estimé à 30%», a affirmé le même intervenant. M.Hadj Tahar Boulenouar a, pour sa part, justifié la perturbation du marché par plusieurs raisons. Il s'agit en premier lieu de la baisse de la production locale. Selon lui, le marché des fruits et légumes connaît un déficit estimé à 30%. En second lieu, le manque d'organisation des chambres froides ; ce qui n'encourage pas les producteurs et les investisseurs à augmenter leur production. En troisième lieu, M. Boulenouar cite l'écart important entre le prix affiché au marché de gros et le marché de détail, causé par l'absence des marchés de proximité. Il précisera que la désorganisation du marché est notable à travers la disponibilité des fruits et légumes au niveau des 44 marchés de gros, même à 14h de l'après-midi, alors que ces produits se font rares chez les détaillants. Par ailleurs, le même intervenant annonce qu'«aucune augmentation n'est éventuelle, tant qu'il n'y a pas d'intempéries». Il faut reconnaître que de nombreux commerçants saisissent l'opportunité des intempéries pour augmenter leur marge bénéficiaire, au grand dam des bourses modestes qui éprouvent toutes les difficultés du monde à ramener à la maison un couffin rempli. Dans ce cas, les agriculteurs sont pointés du doigt. Ces derniers mettent cela sur le compte de la difficulté qu'ils éprouvent pour pénétrer dans leurs champs, car regorgeant d'eau notamment en cette phase que les spécialistes appellent «période de soudure». D'autres citent également le problème de transport.Pour toutes ces raisons, les vendeurs se permettent d'imposer leur diktat à une clientèle qui n'a pas le choix et accepte de payer les prix imposés. A titre illustratif, les prix des agrumes les plus prisés en cette période hivernale, ont connu une augmentation fulgurante.