L'opération de relogement des familles habitant des immeubles menaçant ruine lancée lundi par les autorités locales dans sept secteurs urbains de la commune d'Oran, se poursuivra jusqu'à l'éradication du vieux bâti, insistent les responsables locaux qui affirment que d'autres familles bénéficieront dans les prochains jours de nouveaux logements, actuellement prêts. «Le wali est déterminé à mener une guerre au vieux bâti dans le cadre de la modernisation de la ville d'Oran, et le programme qu'il a défini sera concrétisé», ont soutenu des sources de la daïra. Toutefois, cette dynamique, une fois terminée, sera source d'un autre problème qui pourrait entraver le plan de modernisation de la ville. En effet, on parle de près de soixante-dix immeubles évacués qui seront rasés. Ceci en théorie, mais en pratique, c'est un véritable problème qui se posera aux pouvoirs publics en raison du statut juridique de certaines de ces bâtisses. Plusieurs familles relogées dans le cadre de cette opération étaient propriétaires de leurs habitations acquises dans le cadre de la loi portant cession des biens de l'Etat. Cela posera le problème de la démolition et du devenir des assiettes foncières qui seraient récupérées. Plusieurs immeubles sont sous le régime de la copropriété et cela ne manquera pas de poser un sérieux problème dans la gestion de «l'après-évacuation». Les autorités locales qui espéraient récupérer un important portefeuille foncier qui serait destiné à la réalisation d'équipements publics et des ensembles mixtes (habitation et affaires), pourraient voir leurs plans sérieusement freinés par cet écueil qui pourrait être insurmontable dans certains cas. Des propriétaires auraient, selon de nombreuses indiscrétions, mis en vente leurs droits dans ces propriétés évacuées. «Le mètre carrée au centre-ville coûtera une fortune à l'avenir et rien n'interdit la cession de mon appartement.Je suis en droit de le vendre, il me suffira seulement de trouver preneur», dira un habitant d'un ancien immeuble évacué. C'est pourquoi il n'est pas à écarter de voir l'Etat par le biais de l'OPGI, acquérir ces biens, «c'est la seule façon de dépasser le problème de la copropriété.L'office public a la qualité de promoteur immobilier, il peut dans ce cas acheter les appartements qui lui échappent, et disposer ainsi aussi bien de l'assiette foncière que du bâti», dira une source au fait du dossier. Et en attendant, les services de la commune d'Oran ont entamé une vaste opération de démolition des rampes d'escaliers des immeubles évacués, dont les portes d'entrée ont été murées.«C'est la seule solution pour éviter qu'ils ne soient squattés», affirme un responsable de la commune qui supervisait l'opération à la rue de Lourmel.