Les déclarations faites dans la soirée de mardi par le secrétaire général de l'Opep et le ministre saoudien du Pétrole ont joué en faveur de la remontée des cours du brut. Le brent de la mer du Nord, pour livraison en février, gagnait 58 cents à 45,41 dollars sur l'Inter Continental Exchange de Londres. Le baril de light sweet crude, pour la même échéance, prenait 82 cents à 38,60 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). En effet, le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Abdallah El Badri a affirmé qu'il est encore trop tôt pour évaluer l'impact de la dernière baisse de production de l'Organisation, mais celle-ci prendra des «mesures supplémentaires» si nécessaire, ont rapporté mardi soir des agences de presse. Même si les prix du pétrole n'ont pas vraiment rebondi depuis la baisse de production de 2,2 millions de barils par jour, décidée le 17 décembre 2008 à Oran, «il est trop pour dire» que cette baisse «n'a pas eu d'effet», a affirmé El Badri dans une interview accordée au Bulletin mensuel de l'Opep, la revue de l'organisation. «Nous ne connaîtrons pas son plein impact et le respect de cette décision par les pays membres de l'organisation avant le 15 février», date à laquelle l'Opep disposera de données suffisantes pour une telle analyse qui sera présentée aux 12 membres, lors de la prochaine réunion prévue le 15 mars à Vienne, ajoute-t-il. L'Opep avait réduit déjà sa production de 500 000 barils par jour en septembre, puis de 1,5 million de barils par jour en octobre. Pour El Badri, il y a eu «un respect de quasiment 100% de ces deux premières baisses» par les pays membres. «Si le marché comporte toujours un surplus» pétrolier par rapport à la demande, au moment de la prochaine réunion de l'Opep, l'organisation «n'hésitera pas à prendre des mesures supplémentaires pour rééquilibrer le marché», a-t-il conclu. Les prévisions de l'EIA
L'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) tablait hier sur un prix moyen du baril de pétrole brut à 43,25 dollars en 2009, à cause de la chute de la consommation par rapport à une offre qui reste élevée. Dans un rapport publié mardi, l'agence table sur un rebond en 2010, avec un prix moyen de 54,50 dollars le baril, dans le sillage de la reprise économique attendue. Le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al Nouaïmi, a également donné un coup de fouet aux prix du brut, en annonçant que son pays allait produire au mois de février, en de ça de son quota de production (8,05 millions de barils par jour), selon des propos recueillis mardi à New Delhi par Dow Jones Newswires. L'Arabie Saoudite est déterminée à ramener le cours du baril à 75 dollars.