Le Conseil de sécurité a adopté jeudi à l'unanimité une résolution autorisant « pour une période initiale d'un an », le déploiement d'une force internationale au Mali. La résolution ne fixe pas de calendrier précis pour le déclenchement d'une offensive au Nord-Mali afin d'en chasser les groupes islamistes extrémistes qui contrôle cette région depuis six mois. Le texte a été mis au point par la France et était soutenu par les Etats-Unis, le Royaume uni, le Maroc et le Togo. Cette résolution 2085 comporte un volet politique appelant Bamako à lancer un « dialogue politique pour rétablir pleinement l'ordre constitutionnel », notamment en organisant des élections présidentielles et législatives avant avril 2013. Elle invite aussi les autorités maliennes de transition à engager des négociations « crédibles » avec les groupes présents dans le nord du pays, essentiellement les Touareg, qui se dissocieront des « organisations terroristes » contrôlant cette région dont Al-Qaida au Maghreb islamique et Mujao. Sur le plan militaire, il s'agira d'abord, parallèlement aux efforts de réconciliation politique, de reconstruire l'armée malienne et d'entraîner les troupes panafricaines qui feront partie de la force -- appelée Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) -- afin de les rendre prêtes à reconquérir le Nord. Mais il faudra que le Conseil de sécurité s'estime « satisfait » de l'état de préparation de cette force, à partir de certains critères précis (entraînement, efficacité de la structure de commandement, équipement, adaptation au terrain) avant qu'elle puisse se déployer au Nord. Des responsables de l'ONU et des diplomates estiment que la reconquête de cette partie du pays ne pourra en tout état de cause pas commencer avant l'automne 2013, pour des raisons climatiques et de préparation.