Les entrepreneurs ainsi que les responsables de diverses institutions et organisations devront commencer à se familiariser avec les notions telles que l'intelligence économique et la veille stratégique. D'autres, en revanche, comme ceux de Sonelgaz, devront simplement approfondir leurs connaissances dans ce domaine. L'ensemble des sociétés sont encore loin d'avoir intégré cette donne. Cette indigence n'a pas de beaux jours devant elle. En effet, plusieurs séminaires nationaux et régionaux vont être organisés au courant de cette année sur ce dossier. Cette initiative est prise par le ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement pour en finir avec l'improvisation dans la gestion des entités économiques et pour inculquer à leurs responsables l'intérêt qu'ils ont à se doter de cellules de prospective. Amar Daoudi, directeur général de la Caisse de garantie du crédit à l'investissement, n'a pas caché son ambition de voir l'intelligence économique appliquée dans les sociétés algériennes, à commencer par la sienne. Le même avis est partagé par Mohamed Chaïb Aïssaoui, directeur de l'Institut national de normalisation. Ils ont tous deux été prompts à nous exprimer leur intérêt pour de telles initiatives. Sans omettre d'ajouter qu'ils ne vont pas se limiter à la réflexion et que le passage à l'action est aussi parmi leurs objectifs. D'autres entrepreneurs commencent aussi à prendre conscience de l'intérêt de disposer d'une telle structure d'intelligence économique. Certains ont même rappelé qu'ils avaient déjà connaissance de cette technique en Algérie même puisqu'ils ont eu à écouter des spécialistes qui se sont déplacés à Alger. Néanmoins, peu de choses ont été faites, car les sociétés algériennes ont l'habitude d'évoluer dans un marché national protégé. C'est de moins en moins le cas. Alors des réflexes, comme celui de parvenir à collecter l'information et à la traiter avant de l'exploiter afin que les entreprises économiques publiques et privées puissent parvenir à un degré appréciable de performance, vont certainement avoir droit de cité. Le secteur industriel, qui n'est pas au plus haut de sa forme actuellement et qui serait en voie de déclin, selon certains pronostics, est l'un des domaines où ces notions devraient être appliquées. Quant à la formation des spécialistes en intelligence économique, il faut savoir que hormis l'Université de la formation continue et l'Institut des sciences de gestion et de planification, les autres entités de l'enseignement supérieur ne sont pas outillées pour cet d'enseignement. Pour l'instant, ce sont des enseignants et des experts étrangers, français notamment, qui sont en train de diffuser cette science auprès des chefs d'entreprises en Algérie. Les sociétés industrielles ne sont pas les seules concernées par l'intelligence économique. Les fondements et les buts de cette science ainsi que son impact sur la performance des unités de production et de services ne sont certes plus à prouver, mais ils ont aussi un impact sur la survie des nations : le terrain des luttes entre les Etats s'est déplacé de la politique à la technologie.