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«L'industrie est l'avenir de l'Algérie» Djamel Eddine Labed, directeur de l'intelligence économique au ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement
Disposer d'informations sur les concurrents, connaître ses clients et anticiper les réactions du marché sont autant de données importantes pour les sociétés algériennes et qui ne sauraient être acquises sans l'intégration du concept de l'intelligence économique. L'intelligence économique suppose que l'information soit partagée avec beaucoup d'acteurs, comment comptez-vous sensibiliser ces derniers à cette nécessité ? Djamel Eddine Labed : Au ministère, on a aussi la mission de sensibiliser tous les acteurs à la notion d'intelligence économique. C'est une notion nouvelle chez nous. Le ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement est le seul ministère en Algérie à disposer d'une direction générale de l'intelligence économique. Nous allons effectuer un travail titanesque de façon à ramener toutes les institutions, non seulement les ministères, les institutions, les universités et les entreprises, à s'investir dans le domaine de l'intelligence économique. C'est une démarche qui fait appel à des outils qui ne sont pas chers. On n'a pas besoin d'effectuer des réformes profondes pour faire de l'intelligence économique. En revanche, elle peut rapporter énormément. Elle rapporte dans la mesure où il faut s'ouvrir sur l'environnement extérieur, ramener des modèles intéressants pour le fonctionnement de l'entreprise comme les modèles de communication interne. On peut aussi ramener les marchés et suivre les concurrents. C'est une innovation qui peut ramener beaucoup à l'entreprise. Pouvez-vous nous indiquer le lien qui peut exister entre l'intelligence économique et la stratégie industrielle initiée plus d'un an par votre ministère ? La stratégie industrielle a intégré dans ses actions l'intelligence économique pour donner plus de chance à l'entreprise. Cette dernière est menacée par la concurrence des produits étrangers. La concurrence des firmes étrangères se fait ressentir à cause de leur taille. Néanmoins, l'entreprise peut disposer de certains avantages informationnels. Elle peut aussi s'adapter à son environnement. On peut ainsi passer le cap de cette guerre économique qui est actuellement en cours et survivre en innovant ses produits et en réalisant une transformation de ses structures internes. De cette façon, l'entreprise peut être plus compétitive. C'est d'ailleurs là la finalité de l'intelligence économique. L'entreprise peut ainsi survivre dans son secteur d'activité. Donc les avis selon lesquels le tissu industriel de l'Algérie est en perdition ne sont plus d'actualité, selon vous ? L'Etat, à travers le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, soutiendra avec force et avec des moyens financiers, avec de l'immatériel, l'industrie algérienne qu'elle soit publique ou privée. L'industrie, c'est l'avenir de l'Algérie. Bientôt, on n'aura plus de pétrole, même s'il restera encore du gaz. Il faudra d'autres ressources pour pouvoir évoluer. Ces ressources, ce sera à l'industrie de les procurer. C'est pour cette raison que l'Etat soutient l'industrie. C'est de cette façon qu'elle peut relever les défis et les menaces qui se présentent à elles et se développer. L'intelligence économique comprend une grande part d'immatériel, comment allez-vous inculquer cette donne aux chefs d'entreprises ? Je suis optimiste à ce propos. Il faut démontrer aux entreprises que l'immatériel, à l'instar des nouvelles technologies de l'information et de la communication, des logiciels, de la connaissance, du recyclage des personnels, peut leur procurer des gains. Il ne s'agit pas de leur présenter toutes ces notions comme une bête immonde. Il faut inculquer ces notions de façon très pratique. Il faut aussi expliquer les finalités de ces notions. Il faut aussi du personnel qui sache manipuler ces notions, ce qui nous conduit à évoquer la formation des cadres. Il n'existe pas, à vrai dire, une formation en intelligence économique. Toutefois, l'Université de la formation continue propose une formation dans ce domaine. Il y a aussi l'Institut national de gestion et de planification qui dispense un master. Le ministère de l'Industrie veut sensibiliser le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique afin d'intégrer dans les cursus de formation la notion d'intelligence économique.