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«L'intervention militaire étrangère est un complot contre le Mali et les pays de la région» Mohamed Ag Akharib, porte-parole d'Ançar Eddine, au Temps d'Algérie :
Rencontré avant-hier à Alger, en marge de la signature d'un accord de partenariat avec le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), Mohamed Ag Akharib, membre du mouvement dirigé par Iyad Ag Ghaly, nous dira : «C'est moi le porte-parole d'Ançar Eddine, y compris pour la délégation qui se trouve ici.» Mohamed Ag Akharib répondait à notre question concernant Sanda Bouamama, qui se présente devant des médias occidentaux, comme le porte-parole d'Ançar Eddine. Devant notre insistance pour savoir si Sanda Bouamama est réellement porte-parole de ce mouvement islamiste, notre interlocuteur, Mohamed Ag Akharib, ajoute : «C'est moi le porte-parole d'Ançar Eddine et je suis également le porte-parole de la délégation de notre mouvement ici présente.» Ançar Eddine a-t-il plusieurs porte-parole ?» A cette question, Mohamed Ag Akharib répond que «comme je vous l'ai dit, je suis le porte-parole d'Ançar Eddine et il y a d'autres porte-parole de terrain.» Comprendre par là, des porte-parole désignés pour des missions de terrain, comme des patrouilles ou manœuvres militaires. A aucun moment, Mohamed Ag Akharib ne confirme que Sanda Bouamama est bel et bien reconnu comme tel par le mouvement Ançar Eddine. Le porte-parole d'Ançar Eddine, Mohamed Ag Akharib, s'en prend, par ailleurs, violemment à la récente résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU, autorisant une intervention militaire étrangère au nord du Mali. «Ce n'est pas pour aider le Mali, mais c'est fait pour déstabiliser certains pays de la région, même si la résolution évoque des négociations», dira-t-il. «C'est la France et l'Occident qui sont derrière l'initiative d'intervention militaire étrangère qui menace le peuple azawadien et toute la région», accuse Mohamed Ag Akharib. «Vous savez, si l'intervention a lieu, les peuples de l'Azawad de la Mauritanie, de la Libye, déjà instable, et du Niger, ne resteront pas les bras croisés», avertit-il. Ce qui, selon lui, embrasera la région du Sahel. «Les pays qui ont des communautés touareg ne seront donc pas épargnés et le conflit armé se propagera dans toute la région», selon lui. L'intervention aura-t-elle lieu selon Ançar Eddine ? «L'intervention militaire aura lieu. Ils ne peuvent pas la mener actuellement car les conditions ne sont pas réunies, mais dès que les conditions seront réunies, l'intervention militaire étrangère se produira», dénonce-t-il. «Pour nous, l'hostilité est là du moment que la résolution autorisant cette intervention militaire a été adoptée», ajoute-t-il. «Nous regrettons l'adoption de cette résolution. On dit même que c'est un complot mené par la France et l'Occident contre le Mali. Le complot ne cible pas uniquement le Mali mais vise certains pays de la région, également», nous dira Mohamed Ag Akharib. Quelle solution ? Quelle serait la solution pour éviter cette intervention militaire au nord du Mali ? Pour notre interlocuteur, «la signature d'un accord de partenariat entre le Mouvement national de libération de l'Azawad et le mouvement Ançar Eddine, et la volonté exprimée par ces deux parties d'aller vers des négociations sincères devront motiver le gouvernement malien à opter pour le dialogue au lieu d'une intervention militaire étrangère». «Vous savez, ça dépend du gouvernement malien. C'est lui qui peut demander une intervention militaire, comme il peut choisir le dialogue. Cet accord de partenariat signé entre le MNLA et le mouvement Ançar Eddine est une opportunité pour le gouvernement malien de privilégier le dialogue», explique Mohamed Ag Akharib. Le porte-parole d'Ançar Eddine reste intransigeant au sujet de l'application de la charia (loi musulmane). «Il n'est pas question pour nous d'abandonner l'application de la charia. Nous sommes musulmans et nous avons le droit de l'appliquer», a-t-il lancé. «90 % du peuple malien est musulman. Pour nous, la question de l'application de la charia ne peut nullement être négociée». «L'application de la charia ne peut pas être discutée dans ce cadre», ajoute-t-il, allusion faite à l'accord de partenariat signé entre le MNLA et Ançar Eddine. «Il reste que nous pourrons en parler entre Maliens», lance-t-il.